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Saint-Hilaire de Mortagne : un musée du vitrail dans l'église

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Depuis 2014, l’actualité de l’église Saint-Hilaire de Mortagne nous mobilise ici et sur la page Facebook qui lui est consacrée. Un article paru hier dans Le Courrier de l’Ouest nous informe de l’avancée des travaux de restauration en cours. 

Saint-Hilaire de MortagneL'église Saint-Hilaire de Mortagne sera entièrement restaurée
   

L’église de Saint-Hilaire de Mortagne, aux portes de Cholet, est actuellement l’objet de lourds travaux de restauration. Elle devrait abriter d’ici le printemps 2018 le Centre d’interprétation du vitrail. 

Le changement est radical. Il y a encore peu, l’église de Saint-Hilaire offrait une façade grise, terne et triste. Aujourd’hui, le bâtiment est éclatant, pierres de couleurs chaudes et claires, enduit de ton sable. Sur la place du quartier de Mortagne-sur-Sèvre (en fait dans le bourg de Saint-Hilaire, rattachéà Mortagne-sur-Sèvre en 1964), l’église, érigée au début du siècle dernier, en 1904 pour être précis, a retrouvé ses beaux habits. Mais le chantier de rénovation n’est pas encore tout à fait terminé. 

« Le gros œuvre va se finir en septembre avec le dallage intérieur et le plancher chauffant, explique la maire de Mortagne-sur-Sèvre, Alain Brochoire. Après ça, on s’occupera de l’aménagement intérieur pour une ouverture au public qui devrait se faire en principe au printemps 2018. » 

Un vitrail de 11 mètres de haut récupéréà Paris

C’est ici que s’ouvrira le prochain Centre d’interprétation du vitrail. Le point final d’un long feuilleton, qui avait vu le Conseil municipal de Mortagne décider de la déconstruction de son bâtiment en 2015. Car depuis 2006, le site avait été fermé au public, pour des raisons de sécurité. Sauf que l’évêque n’était pas d’accord avec cette désaffectation, et « c’est l’évêque qui a le dernier mot », sourit Alain Brochoire. D’où l’idée du musée sur le vitrail. Mais pourquoi le thème du vitrail ? « Car l’intérêt principal de cette église résidait dans les trois grands vitraux réalisés par Roger Degas, un maître verrier de Mortagne. » Roger Degas, qui a œuvré aussi pour plusieurs églises des Mauges, et, ce qui est moins connu, la guerre 39-45 lui a fait interrompre la réalisation de travaux pour l’église du Sacré-Cœur, à Cholet, alors en travaux. 

Le futur Centre d’interprétation du vitrail sera organisé autour de quatre pôles : conception et réalisation des vitraux, mémoire de l’histoire, le vitrail en Vendéen et l’atelier. D’ailleurs, les élus de Mortagne-sur-Sèvre cherchent un maître verrier qui pourrait s’installer dans le futur musée. « Mais on a du mal à trouver, ce n’est pas facile », glisse le maire mortagnais. Des bornes interactives devraient aussi guider les déambulations des visiteurs. 

Surtout, une pièce monumentale trônera au centre de l’édifice. Une pièce signée du peintre et vitrailliste Louis Mazetier. « C’est un vitrail qui fait 11 mètres de haut, dit Alain Brochoire. Ça touchera quasiment la voûte de l’église. Actuellement, le vitrail est en caisse, dans les réserves de Notre-Dame de Paris. Car à l’origine, il était prévu pour la partie haute de Notre-Dame. Mais il n’a jamais été installé. » 

À noter que la fonction cultuelle de l’église de Saint-Hilaire sera en partie préservée puisqu’un autel et des bancs prendront place dans le futur aménagement. 
   

Article de Freddy Reigner paru dans Le Courrier de l’Ouest,
édition de Cholet, du mardi 25 juillet 2017

CO_26072017   


25 août 2017 : Pèlerinage annuel à l’île Madame

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La section rochelaise du Souvenir vendéen vous invite à participer le vendredi 25 août 2017 au pèlerinage organisé (comme chaque année) par le diocèse de La Rochelle et Saintes à l’île Madame. 

Ile Madame

Ce pèlerinage sera placé cette année sous la présidence de Mgr Gérard Colomb et co-présidé par Mgr Gérald-Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, Primat du Canada.

Rendez-vous à Port-des-Barques, à l’entrée de la « Passe-aux-Bœufs »à 9h30. Le programme (presque immuable) de la journée est le suivant :

  • Accueil par Mgr Colomb ;
  • Célébration pénitentielle et confessions individuelles ;
  • Eucharistie concélébrée par les 2 évêques et la quasi-totalité du presbyterium de La Rochelle et Saintes ;
  • Repas sur place tiré du sac (mais il y a quelques restaurants à proximité) ;
  • Intervention du prélat invité ;
  • Procession par la « Passe-aux-Bœufs », trois arrêts rappellent ce que fut la déportation des prêtres, fidèles au Pontife Romain, qui refusèrent le serment à la Constitution Civile du Clergé ;
  • Prière à la « Croix de Galets » ;
  • Retour sur le continent et dislocation. 

829 prêtres de toute la France furent emprisonnés dans des bateaux négriers d’abord à Rochefort, puis au large de l’île d’Aix enfin sur l’île Madame. 547 d’entre eux n’y ont pas survécu, 254 sont enterrés sur l’île Madame, 226 sur l’île d’Aix, et 67 à Rochefort.
64 dont Jean Baptiste Souzy, nommé par l’évêque de La Rochelle, vicaire-général, pour soutenir ses compagnons, ont été béatifiés par le Pape Jean-Paul II en 1995.

Pour plus de précisions voir la page du Diocèse de La Rochelle et Saintes


Source : Le Souvenir Vendéen 
   

Souvenir d’une chapelle « révolutionnaire »à Vue

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Le Courrier du Pays de Retz a rapporté au printemps dernier la découverte de « la pierre à Margain », vestige de la sépulture d’un révolutionnaire de Vue. L’article a également été publié, et complété, sur le site de l’association Vue sur le marais

Pierre de MargainLa pierre à Margain sur le site de l’association Vue sur le marais
   

Anthony, jeune trentenaire, avait le projet de refaire un bout de mur au fond de sa propriété lorsqu’il a trouvé au sol une épaisse plaque d’ardoise. Or, peu de temps avant Lucien, membre actif de l’association Vue sur le marais, lui avait parlé de l’histoire du site qui avait appartenu, il y a deux siècles à un dénommé Margain. Des recherches aux archives départementales avaient confirmé l’emplacement de la sépulture sur son propre jardin d’un fervent révolutionnaire. Ce dernier y avait même édifié une petite « chapelle » anticléricale à l’image de ses convictions profondes. De plus, Pierre Fréor père, avait rencontré en 1957, une habitante de Vue, Clotilde Humeau, née Chaublet, qui relatait par écrit les mêmes événements dont voici le résumé : 

Noël Fidel Margain est né le 21 mai 1747, fils de Jan Margain et de Julienne Landais. À la Révolution, il faisait des discours révolutionnaires et impies perchés sur une barrique à la manière d’un prédicateur, sur la place oùétait planté un arbre de la liberté. Ceux qui n’allaient pas l’écouter étaient dénoncés comme réfractaires aux idées républicaines et emprisonnés en place forte Paimbœuf, au Bouffay à Nantes ou bien encore au Château d’Aux de Saint-Jean-de-Bouguenais.

AB MargainL'acte de baptême de Noël Fidel Marg(u)ain, registre paroissial de Frossay 
   

Pour l’anecdote, ce Margain avait sur sa table, une tête de mort, et se frappant la tête du doigt, il disait : « Souviens-toi, tête, que tu deviendras comme cette tête-là ! » Conseil qu’il se donnait à lui-même pour ne pas oublier de jouir de la vie. Pourtant il est dit qu’il était charitable et donnait du bon vin vieux aux malades et rendait quelques services.

Il habitait « la ville », partie de la commune de Vue située après le pont du Tenu direction Paimbœuf, la partie en amont étant « le bourg », sa maison existe encore.

Il meurt en l’an 1816, le 9 avril à Vue, à deux heures du soir en sa demeure âgé de 69 ans. Il fut mis avec lui dans sa bière, un poulet rôti, une salade et une bouteille de vin vieux. On l’inhuma dans un petit bâtiment construit au fond de son jardin, et que l’on appelle « la chapelle à Margain ». Il y fut porté au chant de « Malborough s’en va t’en guerre », escorté de gamins du pays qui s’amusaient de cette mascarade. Le curé Donon, réprima ses choristes d’avoir suivi cet odieux cortège. Bien plus tard, un médecin qui habitait cette maison vers 1880, exhuma son squelette et la chapelle fut détruite pendant l’occupation allemande par les propriétaires du moment. Puis le temps a passé… 

AD MargainL'acte de décès de Noël Fidel Margain, registre d'état civil de Vue 
   

Or courant 2016, exactement deux siècles après son inhumation, le nouveau propriétaire a retrouvé la plaque d’ardoise et en la retournant, il a pu lire cette épitaphe : N. F. Margain Célibataire néà Frossay le 17 mai 1749 et décédéà Vue le 9 avril 1816. Après vérification, c’est bien notre individu sauf qu’il y a une erreur de deux ans sur la date de naissance, mais c’est bien notre homme. Comme quoi, des vestiges de l’histoire resurgissent du passé de manière parfois inattendue. Ce qui prouve qu’il faut faire attention à ce qui se trouve dans les greniers, les caves et sous nos pieds… 

Le Courrier du Pays de Retz, vendredi 31 mars 2017
Merci à Philippe qui a communiqué l’article
     

Royrand sur Wikipédia : encore une page truffée d’erreurs !

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On ne saurait trop recommander la prudence aux utilisateurs de Wikipédia en particulier pour ce qui touche aux Guerres de Vendée. Les pages consacrées àLescure, Sapinaud ou Madame Bulkeley en constituent quelques exemples. Encore plus significative, celle de Royrand est fausse du début à la fin. 

WikipediaLa page Wikipédia sur Charles (Aimé) de Royrand, le doyen des généraux vendéens 
   

Tout commence par les prénoms, qui sont ceux du frère cadet du général vendéen. Ce dernier s’appelait en effet Charles Aimé, et non Charles Augustin. Il n’est pas né en 1731, comme l’indique Wikipédia, mais le 14 mars 1726, à Saint-Fulgent (c’est Charles Augustin qui est né le 9 avril 1731, à Montaigu, paroisse Saint-Jean-Baptiste). La date de son décès est fausse elle aussi, puisqu’il n’est pas mort le 5 novembre 1793, mais le 5 décembre de cette année, près de Baugé. Nous en reparlerons très bientôt… 

La source de l’article de Wikipédia– l’inénarrable Révolution française de Jules Michelet – explique ces approximations historiques. Soyons tout de même indulgents, d’autres auteurs, plus sérieux, se sont fait prendre au piège, comme A. D. de La Fontenelle de Vaudoré, dont la notice biographique sur Royrand confond elle aussi les deux frères Charles Aimé et Charles Augustin de Royrand, et fait aussi mourir l’aîné le 5 novembre 1793 (Revue du Bas-Poitou, 1896, 4e livraison, pp. 409-415). 

RoyrandOn trouve très peu d'autographes de Charles Aimé de Royrand sur le site des A.D. 85, si ce n'est cette signature au bas d'une lettre concernant la libération d'un prisonnier en juin 1793. 
   

Le vieux Fontenay-le-Comte se visite de jour comme de nuit

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L’Office de Tourisme du Pays de Fontenay-Vendée propose tout l’été des visites originales de la capitale du Bas-Poitou au patrimoine exceptionnel. Celle du 1er août prochain vous invite à une exploration nocturne de caves creusées sous la vieille ville. 

Fontenay le ComteDu Moyen-Âge à la Renaissance, les maisons de la rue des Loges
racontent l'histoire de Fontenay-le-Comte 

  

Deux visites sont organisées à Fontenay-le-Comte le mardi 1er août 2017 : 

La première entraînera les participants dans une flânerie historique à travers la rue des Loges, avec ses maisons à pans de bois, ses ruelles, ses cours intérieures, ses ferronneries du XVIIIe siècle et bien sûr son énigmatique maison Millepertuis.

  • Rendez-vous à15h00à l’Office de Tourisme (place de Verdun)
  • Tarif : 6 € (adulte) / 3 € (tarif réduit)
  • Sur réservation auprès de l’Office de Tourisme : 02.51.53.40.04 
  • Visite également proposée les mardis 8 et 15 août 2017

La seconde intitulée « Fontenay sous terre » aura lieu à la nuit tombée, entre découverte de vieilles demeures et exploration de quelques caves creusées dans le calcaire.

  • Rendez-vous au Musée vendéen de Fontenay-le-Comte (place du 137e R.I.)
  • Tarif : 7 € (adulte) / 4 € (tarif réduit)
  • Sur réservation auprès de l’Office de Tourisme : 02.51.53.40.04 
  • Visite également proposée les mardis 8, 15 et 22 août 2017
  • Pour cette visite de « Fontenay sous terre », pensez à vous munir d’une lampe de poche ! 
       

Lien vers le site de l'Office de Tourisme du Pays de Fontenay-Vendée 
   

Commequiers, une paroisse vendéenne sous la Terreur

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Commequiers est connu pour ses « Médiévales » qui animent la commune chaque premier week-end d’août. Mais le Moyen-Âge n’est pas la seule époque qu’il faille retenir dans l’histoire de cette commune vendéenne. La Grande Guerre de 1793 l’a également marquée, bien que les chroniques l’aient totalement ignorée. 

Chateau de CommequiersLe château de Commequiers, très reconnaissable sur la cadastre de 1830
   

Il est des paroisses oubliées des historiens de la Vendée, qui n’ont pas retenu les noms de leurs combattants ou de leurs martyrs. C’est le cas de Commequiers, à mi-chemin entre Challans, Aizenay et Saint-Hilaire-de-Riez. On ne trouve pratiquement aucun texte sur la période révolutionnaire, « ni à la mairie, ni à l’église ». C’est ce que note l’abbé Raballand, curé de la paroisse, lorsqu’il adressa en 1878 un article sur Commequiers sous la Terreurà la Revue du Bas-Poitou (publié en 1901, 1re livraison, pp. 85-89). Faute de sources écrites, le prêtre fit appel à la mémoire de ses ouailles, afin de collecter les noms de Commequiérois victimes de la Révolution. Les voici :

Étienne Toubland fut emmené et guillotiné aux Sables pour avoir forgé des armes aux « brigands ». Deux de ses fils, dont l’un s’appelait Étienne, furent assassinés par les Bleus dans un coin du chemin qui conduit du bourg de Commequiers au village de la Chaulière ; leur crime était le même (d’après Véronique Guyon, veuve Amelineau ; la famille Amelineau formait la seule descendance des Toublaud à Commequiers). Les Archives de la Vendée conservent le jugement de la commission militaire des Sables-d’Olonne à l’encontre d’Étienne Toubland, 65 ans, maréchal, taillandier, secrétaire de commune, habitant le bourg de Saint-Pierre à Commequiers, condamné le 15 décembre 1793 à la peine de mort.

Pierre Troussicot fut aussi emmené aux Sables, enchaîné avec un autre, parce qu’il avait réparé les armes des « brigands » (d’après le témoignage de sa petite-fille Justine Troussicot). Condamnéà mort le 19 décembre 1793 par la commission militaire des Sables-d’Olonne, on lit sur son jugement qu’il était âgé de 33 ans, maréchal taillandier, habitant le bourg de Commequiers.

Les dames de L'Espinay

À l’époque de la Révolution, Avaud, qui n’est plus qu’une ferme, était une maison seigneuriale habitée par les dames de La Roche et de L’Espinay, parentes l’une de l’autre. Ces deux dames furent emmenées à Noirmoutier et fusillées. Ces dames allèrent à la mort en chantant le cantique : « Avancez mon trépas, Jésus, ma douce vie ! » 

Mme de l’Espinay avait été suivie jusque dans sa prison de Noirmoutier par ses deux filles, Mlles Marie et Mariette de L'Espinay et par Louise Renaud, sœur de lait de cette dernière. Mais ces jeunes personnes, âgées alors de 18 à 20 ans, furent renvoyées chez elles quand les deux dames furent exécutées. Mlle Mariette de L’Espinay épousa plus tard M. de L’Estang de Furigny, commune de Neuville, près de Poitiers. Mlle Marie mourut célibataire à Nantes dans un âge avancé. Toutes les deux entretinrent la correspondance la plus amicale avec cette Louise Renaud qui avait partagé avec elles les jeux de l’enfance et les dangers des jours mauvais. Dans une lettre du 8 février 1825, Mlle Marie de L’Espinay écrivait à sa chère Lisette, comme elle l’appelait, ces mots héroïques de la part d’une personne qui avait vu immoler ses parents les plus chers : « Surtout point de vengeance, ma chère Lisette, et ne faisons point de tort au prochain. Dieu ne bénit point ceux qui ont de la haine dans le cœur. »

Un de ces Messieurs de L’Espinay du château d’Avaud, désigné dans la famille sous le nom de Lili, était prêtre et à ce titre poursuivi comme « ennemi de la nation ». Pour échapper aux Bleus qui le cherchaient, il se mit en devoir de couper des épines. Mais son peu d’habileté dans ce travail le trahit. Il fut reconnu sous son déguisement et emmené on ne sait où. Mais il ne reparut plus.

Louise Renaud, susmentionnée, fut, au temps de la Terreur, amenée sur la place de Commequiers et sommée par l’autorité locale d’aller baiser l’arbre de la liberté. « Faites-en ce que vous voudrez, répondit-elle ; puis elle ajouta en crachant sur l’arbre : pour moi, voici le cas que j’en fais. » Cette irrévérence fut accueillie par les rodomontades d’un républicanisme bien senti, mais n’eut point d’autres suites. Dans des jours plus sereins, l’intrépide Louise devint la digne compagne d’un brave ouvrier de Commequiers, Thomas Coutouis, ancien soldat de l’armée de Charette, et nommé par le chevalier de Maynard sous-lieutenant des grenadiers de Commequiers. Leur fils, Isidore Coutouis, fut maire de Commequiers. 

Les meuniers du moulin des Reliques

La famille Doux, et non pas Ledoux, était représentée à la fin du XIXe siècle par trois frères meuniers au moulin des Reliques en Commequiers, comme elle l’était en 1793 par les trois frères Pierre, Louis et Nicolas Doux. Pierre Doux, qui avait été précédemment maire de sa commune, fut guillotinéà Bressuire. Louis Doux fut pris pour avoir attaché aux vergues de son moulin une serviette en guise de drapeau blanc ; et il ne reparut plus. Nicolas Doux, aïeul des Doux actuels, fut pris occupéà couler des balles pour les insurgés, et il est mort dans la prison des Sables. Jacques Doux, son fils, répondait un jour aux patriotes qui voulaient lui faire crier : « Vive la république ! »– « Comment voulez-vous que je l’aime ? Elle a détruit tous mes ancêtres ! » Cette même famille vit aussi emprisonner un des siens du nom de Raguais et habitant le Chef-du-Bourg. Leurs jugements par la commission militaire des Sables-d’Olonne complètent et nuancent ce récit : Louis Doux était âgé de 58 ans, farinier, habitant le Moulin des Reliques à Commequiers, maire de la commune, condamnéà mort le 8 décembre 1793 ; Nicolas Doux était âgé de 43 ans, farinier, habitant les Reliques à Commequiers, condamné le 30 janvier 1794 à la détention jusqu’à plus ample information. On trouve également André Doux, 34 ans, farinier, habitant les Reliques à Commequiers, condamné lui aussi le 30 janvier 1794 à la détention jusqu’à plus ample information. 

Un certain Mainguet, du bourg de Commequiers, était poursuivi par les Bleus et caché. Sa femme l’ayant appelé, on ne sait à quel dessein, il fut découvert, fusillé et enterré dans le jardin de Jean Perrin, où ses ossements ont été retrouvés dans les années 1830. 

Le curé Raballand note enfin une dernière victime de Commequiers, Jean Grivet, mort aux Sables. Son jugement par la commission militaire des Sables-d’Olonne indique qu’il était âgé de 40 ans, tisserand et sacristain, habitant la paroisse Saint-Pierre de Commequiers, condamné le 20 mai 1793 à la peine de mort. 

Commission militaire des Sables«Attendu qu'il résulte du tout que Louis Doux et Barthélémy Grondin sont convaincus savoir le dit Doux d'avoir chef des révoltés de la commune de Commequiers en correspondance avec la femme La Roche qui l'était des rebelles et qui lui transmettait ses ordres, fait des billets, d'avoir placé au haut de son moulin le drapeau de la rébellion et arboré la cocarde blanche…» (extrait du jugement de la commission militaire des Sables, A.D. 85, L 1590)
   

Les Commequiérois jugés par la commission militaire des Sables

Outre les noms cités ci-dessus (Toubland, Troussicot, Doux et Grivet), les jugements de la commission militaire des Sables-d'Olonne mentionnent une vingtaine d’autres Commequiérois :

  • Pierre Biron, 35 ans, farinier, journalier, habitant la Brigassière à Commequiers, condamné le 8 décembre 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel, il repasse devant le tribunal qui le condamne le 22 février 1794 à la peine de mort.
  • François Chiron, 40 ans, laboureur, habitant la Mussardière à Commequiers, condamné le 19 décembre 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel, il repasse devant le tribunal le 22 février 1794 qui le condamne à la peine de mort.
  • Jacques Deau, 18 ans, domestique, habitant chez la dame de Lepinay de La Roche d’Avaud à Saint-Pierre de Commequiers, condamné le 1er juin 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel.
  • Charles Dodin, 55 ans, laboureur, habitant la Grande Choulière à Commequiers, condamné le 8 décembre 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel.
  • Jacques Dupont, 44 ans, laboureur, habitant la Petite Chaulière à Commequiers, mis en liberté le 14 janvier 1794.
  • Joseph Four, 33 ans, journalier, habitant le bourg de Commequiers, condamné le 19 décembre 1793 à la détention jusqu’à plus ample information.
  • Nicolas Gaborit, 23 ans, domestique, habitant chez la dame de Lepinay de la Roche d’Avaud à Saint-Pierre de Commequiers, mis en liberté le 1er juin 1793.
  • Antoine Grondin, 19 ans, habitant la Petite Garouère à Commequiers, mis en liberté le 14 janvier 1794.
  • Barthélémy Grondin, 62 ans, journalier, habitant la Brigassière à Commequiers, condamné le 8 décembre 1793 à la peine de mort.
  • Charles Grondin, 30 ans, laboureur, habitant la Petite Garouère à Commequiers, condamné le 19 décembre 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel.
  • René Grondin, 29 ans, laboureur, habitant la Petite Garouère à Commequiers, mis en liberté le 30 janvier 1794 et présentation à l’administration de son district.
  • Mathurin Guyon, 56 ans, laboureur, habitant la Brigassière à Commequiers, pleine liberté le 30 janvier 1794.
  • Jacques Imbert, 22 ans, farinier, habitant la Minotière à Commequiers, condamné le 17 décembre 1793 à la détention jusqu’à plus ample information, il repasse devant le tribunal qui le renvoie le 16 février 1794 devant le Tribunal criminel, puis est condamné le 3 mars 1794 à 2 ans de fer.
  • René Jutard, 25 ans, laboureur et domestique chez Jean Jolly à Commequiers, habitant l’Habite à Commequiers, condamné le 28 décembre 1793 à la peine de mort.
  • Augustin Logeais, 14 ans, laboureur, habitant la Mussardière à Commequiers, pleine liberté le 30 janvier 1794.
  • Pierre Logeais, marchand mercier, 60 ans, habitant le Marchais à Saint-Pierre de Commequiers, élargi et mis en liberté le 24 mai 1793.
  • Jean Nicolleau, 37 ans, marchand voiturier, habitant à Commequiers, condamné le 28 décembre 1793 à la peine de mort.
  • Marie Pateau, femme de Pierre Grellet, 60 ans, habitant la Brigassière à Commequiers, condamnée le 19 décembre 1793 àêtre jugée par qui de droit, elle repasse devant le tribunal le 13 février 1794 qui la met en liberté avec obligation de se présenter à l’administration de son district.
  • Louis Peneau, 38 ans, maçon, habitant la Brigassière à Commequiers, pleine liberté le 30 janvier 1794.
  • André Pérocheau, 42 ans, charpentier, habitant le Moulin au Vent à Commequiers, pleine liberté le 30 janvier 1794.
  • Jacques Sirre, 50 ans, journalier, habitant à Commequiers, condamnéà la peine de mort.
  • Louis Soret, 43 ans, laboureur, habitant la Petite Turlière à Commequiers, condamné le 19 décembre 1793 à la détention jusqu’à plus ample information, il repasse devant le tribunal le 16 février 1794 qui le renvoie devant le Tribunal criminel.
  • René Soret, 30 ans, laboureur, habitant la Petite Turlière à Commequiers, condamné le 30 janvier 1794 à la détention jusqu’à plus ample information, il repasse devant le tribunal le 18 mars 1794 qui le maintient en détention jusqu’à la tranquillité du département.
  • Pierre Texier, 36 ans, sabotier, habitant la Brigassière à Commequiers, condamné le 19 décembre 1793 pour être renvoyé devant le Tribunal criminel, il repasse devant le tribunal le 22 février 1794 qui le maintient en détention jusqu’à la paix.
        

Alors si vous passez samedi et dimanche prochains aux Médiévales de Commequiers, pensez que cette paroisse ne fut pas la dernière à s’engager dans l’insurrection vendéenne, même si les livres d’histoire n’en parlent pas ! 
   

« Le Roman de la Durbelière » en dédicace à Challans et aux Sables-d'Olonne

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Très remarquéil y a une semaine dans son costume de combattant vendéen au Salon du Livre de Grasla, Armand Bérart sera de retour la semaine prochaine à Challans et aux Sables-d'Olonne pour dédicacer son Roman de la Durbelière

Le Roman de la DurbeliereArmand Bérart et Le Roman de la Durbelière
   

Jeune étudiant en histoire passionné par les Guerres de Vendée, Armand Bérart – c’est là son nom de plume – s’est lancé dans l’écriture en imaginant une grande fresque romanesque, Le Roman de La Durbelière, publié aux éditions Pays et Terroirs, à Cholet (format 15,5 x 23 cm, 450 pages, 20 €). 

Il vous convie à deux séances de dédicaces : 

  • La première àChallans, le jeudi 10 août 2017, de 10h30 à 18h00, à la Maison de la Presse, Espace Despret (14 rue Carnot) ;
  • La seconde aux Sables-d'Olonne, le vendredi 11 août 2017, de 15h00 à 19h00, à la librairie L'Effet Mer (15 quai Garnier). 

Lien vers le document de présentation du Roman de la Durbelière 
    

Nouvelles de Vendée au 1er août 1793

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Parmi les Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense (S.H.D.) et mis en ligne sur le site des Archives de la Vendée, on trouve à la date du 1er août 1793 un Bulletin du Conseil supérieur relatant la situation des Blancs à ce moment critique. 

Bulletin 1er aout 1793L'en-tête du Bulletin n° 25 du Conseil supérieur (A.D. 85) 
   

Les Bulletins imprimés par le Conseil supérieur de Châtillon-sur-Sèvre (aujourd'hui Mauléon, en Deux-Sèvres), autorité qui administrait les territoires conquis par les Vendéens, sont rares et peu exploités par les historiens. Ils constituent pourtant la principale source écrite royaliste contemporaine des événements. 

C’est le 26 mai 1793, au lendemain de la prise de Fontenay-le-Comte, que les chefs vendéens décidèrent de fonder un Conseil supérieur. Ils réquisitionnèrent dans la ville trois imprimeurs et du matériel, afin de créer leur imprimerie essentielle pour asseoir la nouvelle administration du pays qu’ils avaient libéré. Après l’évacuation de Fontenay, le Conseil et son imprimerie furent transférés à Châtillon-sur-Sèvre, au cœur du territoire qu’ils contrôlaient (Alain Gérard, La Vendée 1789-1793, Champ Vallon, 1993, pp. 187 et suiv.). 

La victoire de la Roche de Mûrs

C’est là que fut imprimé le Bulletin du 1er août 1793 (n° 25), consultable sur le site des Archives de la Vendée (SHD B 5/6-3). Cela commence par une bonne nouvelle du côté des Ponts-de-Cé, sur les hauteurs de Mûrs-Érigné : « La division aux ordres de M. de Bonchamps (en fait c’est d’Autichamp qui la commande)… attaqua, le 26 (juillet 1793), l’armée républicaine dans ses retranchements. Elle parut faire bonne contenance et résista quelque temps à l’effort de nos troupes, mais enfin l’intrépidité des chefs, le courage des soldats, l’adresse et l’intelligence de nos artilleurs fixèrent la victoire. Le camp fut forcé, les retranchements emportés, les tentes et les bagages tombèrent en notre pouvoir, quatre pièces de canon furent prises, une autre tomba dans la rivière ; 600 patriotes périrent dans le combat, environ trois cents furent faits prisonniers ; un grand nombre précipités dans la Loire ou essayant de passer ce fleuve à la nage, y trouva la mort (les fameux « braves » parisiens qui avaient abusé de l’alcool et s’étaient jetés du haut de la Roche de Mûrs plutôt que de combattre). » 

Offensives sur Thouars, mais nouvel échec devant Luçon 

Le Bulletin nous renseigne également sur les opérations de d’Elbée, Lescure et La Rochejaquelein sur Thouars, le 22 juillet 1793. Un détachement de cavalerie commandé par Monsieur Henri poussa même jusqu’à Loudun, « entra dans cette ville à trois heures du matin, sans éprouver la moindre résistance ; fit 7 gendarmes prisonniers, enleva la caisse du district, brûla les prétendus décrets contenus dans ses archives et détruisit toutes les marques du républicanisme. » 

Les Vendéens essuyèrent toutefois quelques revers à ce tournant de la guerre. Le Bulletin ne les masque pas, comme dans ce long paragraphe qui décrit la deuxième bataille de Luçon (30 juillet 1793), cinq jours après la mort de Sapinaud de La Verrie qui, « tomba entre les mains de l’ennemi, éprouva de sa part les plus cruels traitements, et finit par être mis en pièces ». 

La fin du Bulletin se veut plus rassurante quant à la situation sur le front de la Loire et du côté de Thouars, où une troupe républicaine revenue le 29 juillet a été délogée par Laugrenière deux jours après.

Hélas ! les Vendéens allaient apprendre bientôt la nouvelle du décret voté par la Convention nationale, ce même 1er août 1793, premier décret funeste qui ordonnait leur destruction... 
   


Le Bulletin n° 25 du Conseil supérieur peut être consulté en suivant ce lien sur le site des Archives de la Vendée. : Correspondance -> Armées des Côtes de La Rochelle (SHD B 5/4-6) -> 1er août 1793 (SHD B 5/6-3). 
  

Bulletin 1er aout 1793 1

Bulletin 1er aout 1793 2

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Bulletin 1er aout 1793 4


Guériff et Caradeuc, chefs de « la Royauté de Guérande »

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La revue nazairienne Histoire & Patrimoine a publié deux articles de Bernard Tabary sur les chefs des insurgés qui s’emparèrent de Guérande le 19 mars 1793 : Guériff de Lanouan et Thomas de Caradeuc. 

GueriffExtrait de l'article sur Guériff de Lanouan (A.P.H.R.N. n°86)
   

Il n’y a pas que le Bocage au sud de la Loire qui se soit révolté contre la conscription en mars 1793. D’autres soulèvements ont embrasé la rive droite, et notamment du côté de la Brière, où les succès des insurgés suscitèrent une éphémère « Royauté de Guérande ». Cette ville fut prise le 19 mars 1793 par deux troupes distinctes : la première, commandée par Guériff de Lanouan, venait de Saint-Nazaire par Le Pouliguen ; la seconde, par Thomas de Caradeuc, déboulait de La Roche-Bernard par Herbignac. Bernard Tabary a rencontré ces deux personnages en menant des recherches pour écrire son roman historique Bastien d’Escoublac (1). Il en a brossé le portrait dans la revue Histoire & Patrimoine n° 86 (avril 2016) pour Guériff de Lanouan et n° 88 (janvier 2017) pour Thomas de Caradeuc. 

L'Association bretonne de La Rouërie

Pour camper le décor, méconnaissable aujourd’hui, l’auteur nous fait découvrir Saint-Nazaire à la fin du XVIIIe siècle, un village accrochéà un éperon rocheux au-dessus de la Loire. François René Marie Guériff de Lanouan est né non loin de là, au château de Beauregard, en 1741. Il a donc déjà vécu près d'un demi-siècle quand éclate la Révolution. A-t-il participéà l’Association bretonne ? La mention de son nom et ses relations avec plusieurs membres connus dans le cercle de La Rouërie le laissent supposer.

On le trouve d’ailleurs très actif en 1792 dans le pays nazairien et jusqu’aux marais de Brière, dont les habitants affichent une hostilité certaine à l’égard des nouveaux administrateurs. L’affaire des barriques de Loncé en est le meilleur exemple. Elle traduit le mécontentement de la population – en particulier des Briérons, plus prompts à sortir le fusil qu’à discuter – face aux bouleversements de la société menés par le nouveau régime. 

L'insurrection de mars 1793 entre Loire et Vilaine

La levée des 300 000 hommes au début de l’année 1793 met le feu aux poudres. Une émeute éclate à Savenay le 10 mars contre les représentants du district. Bourdic, un proche de Guériff, dirige ces milliers d’hommes en armes vers Saint-Étienne-de-Montluc, Pontchâteau et Guérande. Pontchâteau est pris, puis La Roche-Bernard le 15 mars, grâce aux insurgés commandés par Alexis Michel François Thomas de Caradeuc. Ce juriste âgé de 50 ans n’avait pas lui non plus le profil pour prendre les armes à la tête des premiers insurgés. Mais son engagement dans l’Association bretonne et son rejet du pouvoir révolutionnaire l’ont convaincu de passer à l’action. 

Les troupes de Guériff et de Caradeuc se massent devant Guérande et emportent la ville le 19 mars, grâce à la complicité de membres de la garde nationale. Débarrassée de ses autorités républicaines, la région deviendra la « Royauté de Guérande »… pour quelque temps seulement. Guériff quitte en effet la ville le 30 mars et se replie en Brière avec ce qu’il lui reste d’hommes, 200 environ. Il tentera de rejoindre les Vendéens au sud de la Loire et serait mort à La Pommeraye en novembre 1793. À la même époque, Thomas de Caradeuc est arrêtéà Saint-Nazaire, au château d’Heinlex. Incarcéréà la prison du Bouffay, à Nantes, puis jugé par le tribunal révolutionnaire qui le condamne à mort, il monte à l’échafaud le 30 novembre 1793. 

CaradeucExtrait de l'article sur Thomas de Caradeuc (A.P.H.R.N. n°88)

  
Pour en savoir plus sur ces deux chefs de la « Royauté de Guérande », je vous invite à lire ces articles de Bernard Tabary : 


(1) Bernard Tabary, Bastien d’Escoublac : De Guérande à la guerre de Vendée (tome I, 2007, Éditions du Triomphe, 384 pages, 19,50 €) ; Du Royaume de Bignan aux bayous de Louisiane (tome II, 2008, Éditions du Triomphe, 384 pages, 19,90 €). 
  

Histoire et Patrimoine   

Des classiques des Guerres de Vendée en format de poche

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Le Courrier de l’Ouest a consacré hier une pleine page de son édition choletaise à neuf classiques des Guerres de Vendée récemment publiés par Pays & Terroirs, dont plusieurs à prix et format réduits rendent accessibles des textes incontournables pour (re)découvrir notre histoire. 

Pays et TerroirsNeuf titres à découvrir sur le site de Pays & Terroirs 
    

Article de Gabriel Boussonnière pour Le Courrier de l'Ouest, édition de Cholet, mercredi 2 août 2017 – Les amateurs d’histoire locale vont se régaler cet été. Pays & Terroirs a la bonne idée de rééditer six ouvrages sur la Guerre de Vendée. Une réédition soignée avec des couvertures plus colorées, une typographique modernisée et, surtout, des formats réduits qui s’approchent du livre de poche. Le tout à des tarifs raisonnables de 9 à 12 €, deux fois moins cher que des éditions standards.

Vendeenne

« Il s’agit d’ouvrages historiques, certains connus d’autres moins, publiés au XIXe siècle et qui étaient épuisés, explique Jean-Christophe Mênard, le gérant de Pays & Terroirs. Ces livres n’existaient pas en petit format, l’idée est d’offrir un meilleur confort de lecture et permettre de se constituer une bibliothèque historique à pas très cher avec un prix moyen de 10 €. » 

Les ouvrages peuvent être commandés en ligne sur le site de Pays & Terroirs (65 place de Rougé, à Cholet), ils sont disponibles aussi dans certaines librairies de la région et au Puy du Fou. « Si ça fonctionne, j’aimerais éditer d’autres petits livres sur le sujet, des mémoires, poursuit Jean-Christophe Mênard. Il existe, par exemple, un livre sur la Guerre de Vendée à Cholet totalement inédit. Il y a encore beaucoup de choses à publier sur cette période. » 

Ces petits livres peuvent se glisser facilement dans une valise pour ceux qui partent en vacances ; pour les autres, ils sont une invitation à voyager… dans le temps. Voici une brève recension des six ouvrages : 

  • Mémoires de la marquise de Bonchamps sur la Vendée (136 pages, 9 €) : Moins connus que ceux de Madame de La Rochejaquelein, les souvenirs de l’épouse du commandant des armées vendéennes, Charles de Bonchamps, présente un tableau bref et passionnant de celle période. Les campagnes militaires, la déroute de la Cholet, la mort et le geste de grâce de son mari à Saint-Florent-le-Vieil, la Virée de Galerne au cours de laquelle elle perdit son fils, sa survie dans la clandestinité… La marquise de Bonchamps livre un récit rare.  
  • Les Noyades de Nantes d’Alfred Lallié (180 pages, 12 €) : Historien nantais prolifique, Alfred Lallié a publié un grand nombre d’ouvrages sur sa ville et le département de la Loire-Inférieure sous la Révolution. Parmi ceux-ci, Les Noyades de Nantes, sorti en 1879. Un livre référence sur ces horribles massacres de contre-révolutionnaires emmenés sur de grands bateaux avant d’être coulés. Alfred Lalliéétablit à près de 5 000 le nombre d’hommes et de femmes noyés en Loire. 
  • Les Prisons de Nantes d’Alfred Lallié (238 pages, 12 €) : Le même auteur s’est intéressé en 1883 aux geôles nantaises oùétaient enfermés les prisonniers blancs affluant de Vendée, de Bretagne… 
  • Vendéennes et Chouannes du comte de Chabot (9 €) : Elles ont payé un lourd tribut durant les Guerres de Vendée et pourtant leur rôle est méconnu. Le comte de Chabot a entrepris en 1902 de sortir de l’oubli plusieurs d’entre elles (Mademoiselle Regrenil, Renée Bordereau, Marie Lourdais, la femme Goureau…).
  • Souvenirs d’Henriette Vernon de Jean Charruau (260 pages, 12 €) : Ce roman historique, rédigé sous forme de mémoires, fait revivre au lecteur les grandes heures de la Guerre de Vendée.
  • Chouans et Bleus de Paul Féval (302 pages, 12 €) : Il s’agit d’un recueil de nouvelles publiées en feuilleton vers 1840. Quelques années avant Le Bossu, le grand succès de la carrière littéraire de Paul Féval qui est aussi l’auteur de la fameuse chanson Monsieur de Charette que tous les Vendéens ont chantée un jour dans leur vie. Ici, le romancier, acquis à la cause des Blancs, oppose aux républicains « sinistres ou ridicules » de « jeunes héros de la contre-révolution ». 

 

Charette

Parallèlement à la publication en format « poche » de textes anciens sur la Guerre de Vendée, Pays & Terroirs propose aux lecteurs trois rééditions de biographies ou autobiographies de référence sur cette période 

  • Les Mémoires de Madame de La Rochejaquelein (516 pages, 20 €)  
  • Charette et la guerre de Vendée, par René Bittard des Portes (603 pages, 20 €) 
  • Bonchamps et l’insurrection vendéenne, par René Blachez (312 pages, 18 €) 


Pays & Terroirs, 65 place de Rougéà Cholet
www.editions-pays-et-terroirs.com
Téléphone : 02.41.64.65.80 
  

CO 2 aout 2017 1

CO 2 aout 2017 2

4 août 1795, le synode du Poiré restaure l'Église de Vendée

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Le 4 août 1795, alors que Charette a repris les hostilités depuis le 24 juin, l’abbé Jean Brumauld de Beauregard réunit en synode au Poiré-sur-Vie près de soixante prêtres insermentés réfugiés dans la clandestinité depuis plus de trois ans, afin d'œuvrer à la reconstruction religieuse du diocèse. 

Pont de VieLe château de Pont-de-Vie et l'abbé Brumauld de Beauregard (A.D. 85) 
   

Vicaire général de l’évêque de Luçon en exil, Jean Brumauld de Beauregard avait été incarcéréà Fontenay-le-Comte en 1792 pour s’être opposéà la Constitution civile du clergé. Condamnéà la déportation, il s’embarqua pour l’Angleterre d’où il prit contact Charette, avant de le rejoindre à son quartier général de Belleville-sur-Vie, le 11 juillet 1795. Le chef vendéen voulut le garder près de lui, mais le prélat souhaitait à présent se consacrer entièrement au diocèse de Luçon, dont l’évêque, Mgr de Mercy, insermenté lui aussi, avait pris le chemin de l’exil et lui avait confié tout pouvoir. 

57 prêtres rescapés des persécutions de la Révolution

L’abbé Brumauld de Beauregard s’établit à Beaufou, comme simple vicaire d’un vieux curé, desservant d’une église brûlée, ce qui permit de dissimuler l’importance de sa mission. De là il établit des relations avec les prêtres encore présents dans le diocèse (quelques-uns en dehors), afin de les réunir en synode. Cette réunion eut lieu le mardi 4 août 1795 au Poiré-sur-Vie, sous la protection de Charette. Cinquante-sept prêtres se retrouvèrent pour la messe solennelle célébrée dans l’église, puis dans la grande salle du château de Pont-de-Vie, dont les propriétaires avaient émigré. 

Le synode établi plusieurs règlements et rédigea des articles sur les sacrements pour lesquels le clergé assermenté posait problème. Il demande en outre d’établir des listes des religieuses encore présentes, mais aussi des diacres, et de rechercher les ornements, livres d’église et tout ce qui sert au culte, afin de remettre en place l’organisation du diocèse. 

Charette victime du synode

Charette ne profita guère de cet événement, bien au contraire. Le synode refusa d’abord les contributions que le chef vendéen avait offert de lever pour subvenir aux besoins du clergé. On lui demanda juste de s’occuper de l’entretien des religieuses. Les prêtres et vicaires avaient démontré qu’ils n’aspiraient qu’à la paix. Ils prenaient leurs distances avec Charette, ce que le général Hoche, nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest en août 1794, comprit parfaitement en permettant au culte de catholique de se rétablir. Il privait ainsi l’insurrection vendéenne de son principal ressort, celui de la persécution religieuse. Charette verra alors les effectifs de son armée se réduire de mois en mois, jusqu’à n’avoir autour de lui qu’une poignée de fidèles au début de l’année 1796. 
   


Annexe : Qui étaient les 57 prêtres présents au synode du Poiré ? (les noms surlignés renvoient à des notices biographiques publiées par La Maraîchine normande)

  1. M. J. Brumauld de Beauregard, vicaire général du diocèse faisant les fonctions de vicaire de Beaufou.
  2. M. de Charette de La Colinière, vicaire général
  3. M. Doussin de Voyer, desservant du Bourg-sous-la-Roche
  4. M. Ténèbre, curé de Croix-de-Vie
  5. M. Molliet Ribet, curé de Saint-Hilaire-le-Doyen, diocèse de Poitiers, desservant des Essarts
  6. M. Chabot, curé d’Aubigny
  7. M. Robin, desservant d’Aizenay
  8. M. Legouix, desservant de Sainte-Cécile
  9. M. Blanchard, curé de Bellenoüe
  10. M. Moreau, curé de la Chaize-le-Vicomte
  11. M. Allain, prieur de Saint-André-Goule-d’Oie
  12. M. Remaudet, à Pont-de-Vie, paroisse du Poiré-sur-Vie
  13. M. Mady, curé de Saint-Denis-la-Chevasse
  14. M. Renaud, curé de Chavagnes
  15. M. Buet, desservant de La Merlatière
  16. M. O’Brien, irlandais, desservant de Boulogne
  17. M. Audureau, vicaire de Saint-Denis-la-Chevasse
  18. M. Merland, curé de L’Aiguillon, desservant de Lairière
  19. M. Guédon de La Poupardière, curé de La Rabatelière
  20. M. Guillaudeau, chanoine de Montaigu, desservant des Brouzils
  21. M. Amiaud, vicaire de Saint-Sulpice-le-Verdon, desservant de Mormaison
  22. M. Barbedette, curé du Grand-Luc
  23. M. Joussebert, curé de Beaufou
  24. M. Moreau, curé du Poiré-sur-Vie
  25. M. Gillier, desservant de Legé
  26. M. Sauvage, desservant de Saint-Christophe-la-Chartreuse
  27. M. Touret, desservant de Saint-Étienne-du-Bois
  28. M. Guyard, prêtre à Chauché
  29. M. Mitrecey, curé de La Grolle
  30. M. Hervouet, vicaire de Bouaine
  31. M. Huët, curé de Landevieille à Luçon
  32. M. Voisin, curé de Landeronde
  33. M. Gaboriau, desservant de Treize-Septiers
  34. M. Veillard, desservant de Saint-Étienne-de-Corcoué
  35. M. Duranceau, curé de Sainte-Foy
  36. M. Le Breton, ancien vicaire de Verné, desservant de Saint-Michel-Mont-Mercure
  37. M. de Laveau, curé de Châteaumur
  38. M. Serre, desservant de La Flocellière, missionnaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre
  39. M. Paillar, desservant de Saint-Mars, aumônier des religieuses de Cholet
  40. M. Boursier, desservant d’Ardelay, curé des Moûtiers-sur-le-Lay
  41. M. Boursier, prieur de Mouchamps
  42. M. Fumoleau, curé de Chavagnes-en-Pareds
  43. M. Vrignaud, desservant du Boupère, vicaire de Cheffois
  44. M. Macé, desservant de Saint-Paul-en-Pareds
  45. M. Serillé, desservant au Châtelier
  46. M. le frère Julien, capucin de Machecoul, desservant au Petit-Bourg-des-Herbiers
  47. M. Brilleau, desservant de Saint-Fulgent
  48. M. Cornu, curé de Mesnard-la-Barotière
  49. M. Desplobein, curé de Puymaufrais 
  50. M. Imbert, curé de La Ronde
  51. M. Marion, curé de Saint-Jacques-de-Montaigu, à Saint-Georges paroisse de Beaurepaire
  52. M. Anguis, curé de Beaulieu, desservant de La Meilleraye
  53. M. Giraud, desservant à Landeronde, vicaire d’Olonne
  54. M. Gauthier, desservant de La Boissière
  55. M. Brénugat, vicaire de Bazoges-en-Paillers
  56. M. Jagueneau, à La Guyonnière
  57. M. de Gruchy, desservant à Venansault

    Revue du Bas-Poitou, Le synode du Poiré-sur-Vie, 4 août 1795, 1890 (2e livraison), pp. 183-185. 
       

Vandalisme sur le champ de bataille de Cholet

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Le Souvenir Vendéen nous a informés jeudi dernier des dégradations que des vandales ont infligées à la grande table d’orientation installée depuis 1993 au sommet du parc du champ de la bataille de Cholet (17 octobre 1793). Cette triste découverte a été faite par les participants d’une visite guidée proposée par l’Office de Tourisme du Choletais

Souvenir Vendeen 4Le côté gauche situant le champ de bataille autour du Bois-Grolleau
est totalement détruit

   

Menée Jacky Hudon, responsable de la S.L.A., avec des interventions de Pierre Gréau, vice-président du Souvenir Vendéen, cette visite est passée par le logis de la Treille, par la croix du Souvenir Vendéen inaugurée pour le 200e anniversaire de la bataille de Cholet, et par le parc aménagé sur la colline au nord de la ville, d’où l’on domine le théâtre des combats.

Malheureusement, la grande table d’orientation qui localise les forces en présence depuis la Treille jusqu’au Bois-Grolleau a été vandalisée et en grande partie détruite par le feu, ce qui a profondément choqué les personnes présentes.

Cette table d’orientation de cinq mètres par trois avait été dévoilée pour le bicentenaire de la bataille de Cholet, le dimanche 17 octobre 1993. « On y voit avec un remarquable souci du détail historique, la rigueur de l’armée républicaine et le désordre fougueux des paysans insurgés qui arrivent de tous côtés », comme on peut le lire dans un article publié deux jours avant dans Le Courrier de l’Ouest (ci-dessous). On ne le voit plus que partiellement aujourd’hui…
  

Souvenir VendeenArticle du Courrier de l’Ouest sur la table d’orientation de la bataille de Cholet, 15 octobre 1993 (coll. N.D.). On peut lire qu’elle était destinée « à défier l’éternité » ! Elle n’aura pas vécu 24 ans, preuve que notre mémoire, même celle qu’incarnent nos monuments, est toujours menacée si nous n’y prenons pas garde. 
   


Voici quelques photos prises aujourd’hui : 

Souvenir Vendeen 1Un caddie de supermarché, des restes de cannettes de bières
et des débris tout autour de la table…

Souvenir Vendeen 2Le haut de la table (côté républicain)

Souvenir Vendeen 3Le dessous de la table est entièrement brûlé

Souvenir Vendeen 5On peut voir la structure de bois et de pierre reconstituée.

Souvenir Vendeen 6Le nom de Kléber au centre du dispositif républicain

Souvenir Vendeen 7Même les rouleaux de granit rose ont été attaqués. 

Souvenir Vendeen 817 octobre 1793, la bataille de Cholet… 17 octobre 1993, l'inauguration de la table

Souvenir Vendeen 9Le nom de La Rochejaquelein, épargné par le feu

Souvenir Vendeen 10D'Elbée et Bonchamps au centre des forces vendéennes

Souvenir Vendeen 12Le nom de Marigny en partie amputé

Souvenir Vendeen 13À terre, le flanc gauche des Vendéens

Souvenir Vendeen 14Tout ce qu'il reste du château du Bois-Grolleau, à l'extrémité est du champ de bataille

Souvenir Vendeen 11Situation au 5 août 2017
   

Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière (1) : L’église

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Située aux portes de Cholet, La Séguinière conserve de nombreux souvenirs de saint Louis-Marie Grignion de Montfort : des vitraux racontant sa vie, une statuette de la Vierge qu’il réalisa lui-même et une chapelle pour l’abriter. Partons à leur découverte… 

001Les parties les plus anciennes de l'église de La Séguinière 
   

La promenade commence àl’église Notre-Dame de l’Assomption. L’édifice a miraculeusement échappé aux destructions de la Révolution et à celles qu’entraîna la mode néogothique de la fin du XIXe siècle. Les parties les plus anciennes sont conservées dans la nef à la charpente de bois, notamment dans le bas-côté sud dont les voûtes sont ornées de remarquables nervures et pendentifs taillés dans le granit. On y trouve également un retable polychrome transformé au XIXe siècle et un grand tableau dédiés à saint Hubert, dont la relique d’un doigt était autrefois vénérée en ce lieu.

L’église de La Séguinière vaut également la visite pour son patrimoine verrier réalisé par Bordereau dans les années 1953-1955, très largement consacréà la vie du Père de Montfort et aux Guerres de Vendée. Louis-Marie Grignion de Montfort est venue en effet à deux reprises dans la paroisse.

Le Père de Montfort à La Séguinière

Le Père de Montfort avait été invité par le curé Pierre Keating, un prêtre originaire d’Irlande qu’il avait connu lorsque celui-ci était aumônier à l’hôpital de La Rochelle en 1712. Il arriva à La Séguinière à la fin du mois de mai 1713, par le vieux pont qui existe toujours sur la Moine (nous y passerons tout à l'heure). La scène est illustrée dans un vitrail dans lequel Pierre Keating est représenté sous les traits d’Édouard Chauveau, curé de la paroisse de 1939 à 1947 et qui fut l’initiateur des verrières historiques de l’église.

Le Père de Montfort mena une mission qui connut une affluence considérable jusqu’à la fin juin 1713. Il était hébergé au logis de la Marche, chez les demoiselles Anne-Angélique et Jeanne-Élisabeth de Beauvau. La bâtisse existe toujours, sur la rive gauche de la Moine. Nous la verrons plus loin. 

Lors de sa mission de 1713, le Père de Montfort donna une statuette de la Vierge à l’Enfant, Notre-Dame-de-Toute-Patience, qu’il aurait sculptée lui-même dans un morceau de bois de poirier. Pour la recevoir, il lança les travaux de restauration et d'agrandissement d’une modeste chapelle, ancienne dépendance du prieuré Saint-Laurent-des-Gâts de La Romagne. La statuette est toujours là, sous un décor polychrome, mais aussi représentée dans quatre verrières de l’église.

Louis-Marie Grignion de Montfort revint à La Séguinière en juin 1715 pour une seconde mission. Rappelons que la paroisse relevait à l’époque du diocèse de La Rochelle, dont l’évêque se montrait favorable au prédicateur. Celui-ci organisa pour cette occasion une procession à la nouvelle chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience, « avec le plus somptueux appareil qu’il pût imaginer » (Chanoine Tricoire). Là encore, un vitrail de l’église en donne une belle illustration.

108Procession menée par le Père de Montfort
à la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience 
   

Scènes des Guerres de Vendée

Les Guerres de Vendée constituent l’autre thème majeur des vitraux de La Séguinière. Les scènes se suivent, sans chronologie, plus ou moins liées à l’histoire locale : le serment devant la Croix de Lescure, près de la Tremblaye ; la messe de minuit sous la Terreur ; le martyre de Paul Barillon, dont le geste ressemble trait pour trait à celui d’André Ripoche avec sa hache ; l’exécution de quatre femmes de La Séguinière et du Longeron au Champ des Martyrs d’Avrillé ; une messe clandestine célébrée en 1794 par Jean Buchet, vicaire insermenté de La Séguinière, au Moulinard, au bord de la Moine en aval du bourg.

Un dernier vitrail représente le passage de la Loire par Bonchamps, le 18 octobre 1793, et la grâce qu’il accorda aux prisonniers républicains enfermés dans l’abbaye qu’on aperçoit à l’arrière-plan. Il fut offert par les prisonniers de guerre revenus à La Séguinière en 1945, ce qui explique sa légende : « Ceux des barbelés ». À noter que l’abbé Courgeon, qui soutient Bonchamps, a les traits d’un aumônier du stalag où ces prisonniers étaient détenus en Allemagne.

Une plaque a été fixée en 1985 au-dessous de ce vitrail à la mémoire des habitants de La Séguinière morts en témoins de la foi sous la Révolution et la mémoire de Laurent Pasquier et de Jean Buchet, curé et vicaire insermentés de la paroisse.

070Détail de la verrière de la croix de Lescure 
   

Quittons à présent l’église pour entamer notre marche vers la Moine en suivant ce lien
   


Quelques photos de l'église de La Séguinière et de ses vitraux : 

042Le vieux clocher et la partie XIXe de l'église (transept et chœur)

044La charpente de bois sur la nef Renaissance et les voûtes de pierre sur la partie XIXe

045Les voûtes du transept et du chœur

Saint HubertÀ gauche, le retable de saint Hubert (XIXe) état actuel ; à droite, l'ancien retable du XVIe siècle photographié en 1860 par l'abbé Henri Jouitteau de Cholet (A.D. 49) 

051Une relique de saint Hubert était autrefois vénérée à La Séguinière

055Les voûtes armoriées du bas-côté sud datent de la Renaissance.

060La statue du Père de Montfort

103Le Père de Montfort enseigne aux petits enfants

062Détail de la scène : la statuette de Notre-Dame-de-Toute-Patience
nichée dans un arbre

107La grande procession à la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
lors de la mission de 1715 (contrairement à ce qui est indiqué sur le vitrail)

061Détail de la scène : la statuette de Notre-Dame-de-Toute-Patience
portée en procession

110L'arrivée du Père de Montfort à La Séguinière en mai 1713

111L'abbé Keating, curé de La Séguinière en 1713, est représenté sous les traits de l'abbé Chauveau, curé de la paroisse en 1955, date à laquelle fut béni le vitrail. 

101La mort du Père de Montfort à Saint-Laurent-sur-Sèvre le 28 avril 1716

064Détail de la scène : Dans la main du Père de Montfort,
la statuette de Notre-Dame-de-Toute-Patience

100Les Vendéens prêtent serment devant la croix de Lescure à la Tremblaye

071Détail de la scène de la croix de Lescure

102La messe de minuit sous la Terreur

072Détail de la scène : Une sentinelle monte la garde pour protéger les fidèles

104Le Vendéen de Maxime Réal del Sarte, monument emblématique du Souvenir Vendéen

105Le Martyre de Paul Barillon en 1791 à Saint-Christophe-du-Ligneron,
dont la représentation se confond avec celui d'André Ripoche armé de sa hache,
en 1794 au Bas-Briacé

079Très présent dans les églises angevines, Noël Pinot, curé du Louroux-Béconnais,
monte à l'échafaud le 21 février 1794

106Parmi les victimes du Champ des Martyrs d'Avrillé
figurent des femmes de La Séguinière.

109La messe clandestine célébrée par le vicaire Jean Buchet au Moulinard,
en aval de La Séguinière. La scène s'inspire directement 
d'un vitrail
réalisé par Clamens pour l'église de Chanzeaux.

076On aperçoit à l'arrière-plan l'église et le vieux pont de La Séguinière. 

077Détail de la scène : Les fidèles en prière 

113Le passage de la Loire par Bonchamps, le 18 octobre 1793

114Ce vitrail a été offert par des prisonniers de guerre revenus à La Séguinière en 1945. L'abbé Courgeon, qui soutient Bonchamps, a les traits d'un aumônier du stalag où ces prisonniers étaient détenus en Allemagne pendant la guerre. 

115Par son origine, ce vitrail porte le nom de « ceux des barbelés ».

117Détail de la scène : Les Vendéens franchissent la Loire
pour entamer la Virée de Galerne.

078Plaque posée sous le vitrail de Bonchamps, en mémoire des habitants de La Séguinière tués en haine de la Foi pendant la Révolution et en mémoire de Laurent Pasquier, curé de la paroisse, et Jean Buchet, son vicaire, tous les deux insermentés. 
   


Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière : 
1. L'église
2. Du vieux pont à la fontaine des morts
3. La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
4. Des faux sauniers aux Guerres de Vendée
   

La Seguiniere   

Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière (2) : Du vieux pont à la fontaine des morts

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Notre visite commencée àl’église de La Séguinière se poursuit en descendant vers la Moine sur un chemin foulé par le Père de Montfort en 1713 et 1715.

004Le vieux pont par lequel le Père de Montfort est arrivéà La Séguinière en 1713
   

Bâti au XVe siècle sur la route de Cholet à Montaigu, le vieux pont de La Séguinière est resté le seul point de passage – en dehors des gués – jusqu’au milieu du XIXe siècle. C’est par là que le Père de Montfort est arrivé en mai 1713, accueilli par le curé Keating ; c’est aussi entre ces parapets que passa la Grande Armée catholique et royale, avec ses milliers de combattants, ses cavaliers, ses convois de canons et de munitions, toute la journée du 18 septembre 1793, dans un branle-bas indescriptible. Le lendemain, les Blancs remportèrent à Torfou l’une de leurs plus éclatantes victoires.

002Le vieux pont du XVe siècle a été entièrement restauré en 2014 
comme on peut le voir sur le site de la mairie de La Séguinière

003Les arches en ogive enjambent la Moine depuis plus de cinq siècles. 
   

Un souvenir des « marches communes »

Restauré en 2014, le vieux pont n’est pas visible depuis les rives voisines, toutes fermées par des propriétés privées. Pour admirer ses arches en ogive, il faut se rendre sur un autre pont de bois, aménagé en aval. En chemin, arrêtons-nous au logis de la Marche. Cette demeure était la résidence du bailli, l'agent de l’autorité seigneuriale.

Elle devait son nom à la « marche », ce territoire au statut administratif et fiscal particulier, qui séparait l’Anjou du Poitou. Un long cordon de « marches communes » ou de « marches avantagères » tracé au Moyen-Âge bordait en effet les frontières de la Bretagne, du Poitou et de l’Anjou, depuis l’île de Bouin jusqu’au Saumurois. La création des départements les abolit en 1790. Mais on en trouve encore la trace à Saint-André-de-la-Marche, commune voisine de La Séguinière. 

005Le logis de la Marche

007Bâti au XVe siècle, le logis a subi quelques modifications au XIXe.

008Une girouette au sommet d'une tour du logis
   

Au tout début du XVIIIe siècle, le logis de la Marche appartenait aux demoiselles de Beauvau, comme le château de la Treille aux portes de Cholet. C’est là que le Père de Montfort fut hébergé lors de ses deux missions de 1713 et 1715 à La Séguinière.

L'arceau du Père de Montfort

Face au logis, la croix d’un arceau émerge d’une haie touffue. Un trou percé dans l’épaisse végétation laisse entrevoir une statuette du Père de Montfort. C’est tout ce qu’on peut découvrir de cet oratoire malheureusement caché dans une propriété privée.

009L'arceau du Père de Montfort caché derrière la haie

010Un trou est percé dans la haie pour voir la statuette du Père de Montfort 

011Un petit pont de bois… 

012… offre un joli panorama sur l'église et le vieux pont de La Séguinière

013Le curieux clocher de l'église

014Des couleurs qui rappellent le Parc oriental de Maulévrier…
(rappelons que c'est la Moine qui traverse ce Parc)

015Une borne Michelin restaurée 

   
La « fontaine des morts »

Le chemin nous ramène vers la Moine, que nous franchissons par un petit pont de bois peint en rouge, d’où se dévoile un beau panorama sur la rivière, l’église et le vieux pont ogival. De là, nous remontons le coteau jusqu’au cimetière. Marquons un arrêt devant la « fontaine des morts ». Ce petit monument fut érigé sur une source naturelle qui jaillit d’une grande faille rocheuse, visible derrière la grille basse. Rebâti en briques au XIXe siècle, il a été surmonté d’une niche abritant une statue du Père de Montfort, entièrement peinte il y a quelques années à l’occasion de la restauration de cette fontaine.

016La « fontaine des morts » et la statue du Père de Montfort

017Une statuette de la Vierge protège la source derrière la grille.
   

Nous longeons le mur du cimetière jusqu’à la chapelle qui le prolonge à son angle sud-ouest. Ce haut lieu de la mémoire montfortaine est l’objet de notre prochaine étape : Notre-Dame-de-Toute-Patience
   


Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière : 
1. L'église
2. Du vieux pont à la fontaine des morts
3. La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
4. Des faux sauniers aux Guerres de Vendée
   

La Seguiniere   

Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière (3) : La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience

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La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience doit son nom et sa renommée aux missions que saint Louis-Marie Grignion de Montfort mena à La Séguinière en 1713 et 1715. La statuette de la Vierge qu’il y déposa est toujours l’objet de la vénération des fidèles. 

025La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience 
   

La petite chapelle de la Madeleine, dépendance du prieuré de Saint-Laurent-des-Gâts de La Romagne, était en piètre état lorsque le Père de Montfort la découvrit au cours de sa mission de 1713. Il demanda alors au curé de La Séguinière, Pierre Keating, de la réparer et de l’agrandir. On ouvrit le mur occidental de ce petit édifice daté du XIIe siècle (l’actuel chœur de la chapelle) pour lui adjoindre une nef plus large, couverte d’une charpente de bois. Au-dessus de sa porte, on plaça deux blasons provenant de l’église, aux armes de Charles du Plessis, un ancien seigneur de La Séguinière, et de son épouse, Louise de Montfaucon-Saint-Mesmin. 

200La chapelle dans un vitrail de l'église de La Séguinière
    

La chapelle reçut la statuette de Notre-Dame-de-Toute-Patience, que le Père de Montfort aurait taillé lui-même dans le tronc d’un poirier offert par un voisin. Aujourd’hui polychrome, elle trône toujours dans le chœur. Mais on peut la voir également dans quatre verrières de l’église, en particulier dans la grande procession de 1715, qui partit de la chapelle. Le jour de la Pentecôte, la paroisse était en liesse. Le saint missionnaire présida ce jour-là l’inauguration du nouveau sanctuaire de Notre-Dame-de-Toute-Patience. Et c’est aux pieds de cette humble Vierge qu’il fit prononcer leurs vœux aux quatre premiers postulants de son ordre qu’il créa ce jour-là, ici même.

201Scène de la grande procession de 1715
      

En 1855, le curé Legros entreprit d’importants travaux. Dans le chœur, on ajouta des voûtes nervurées et on boucha la petite baie ogivale. L’autel repoussé le long du mur du fond reçut un groupe de statues de la Salette, qui repoussa la Vierge du Père de Montfort sur le côté. Dans la nef, on éleva des piliers en bois peints en blancs soutenant de fausses voûtes. Ce décor gothique a aujourd’hui disparu, mais les deux panneaux muraux qui relatent l’histoire de la chapelle depuis 1855 sont toujours là. 

Quelques photos de la chapelle avant de reprendre notre chemin vers la Renolière… 

018La chapelle à l'angle du cimetière de La Séguinière

019L'intérieur de la chapelle

020Deux plaques posées dans la nef en 1855 racontent l'histoire de la chapelle.

021La plaque en mémoire de Louis Cribier, curé de La Séguinière de 1876 à 1896, 
et la statue du Père de Montfort 

022La statuette Notre-Dame-de-Toute-Patience exposée dans le chœur de la chapelle

023Deux ex-voto déposés dans le chœur

024Vue sur l'église de La Séguinière depuis le cimetière
   

Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière : 
1. L'église
2. Du vieux pont à la fontaine des morts
3. La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
4. Des faux sauniers aux Guerres de Vendée
   

La Seguiniere   


Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière (4) : Des faux sauniers aux Guerres de Vendée

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Au sortir de la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience, nous redescendons vers les berges de la Moine. Nous y croiserons des faux sauniers, avant de pousser jusqu’au logis de la Renolière qui appartint à« l’un des esprits les plus remarquables » de l’insurrection vendéenne.

035Le logis de la Renolière
     

Pour terminer cette promenade entamée ici, nous revenons vers la rivière dont les abords ont été aménagés en espace de loisirs. Autrefois polluée et peu fréquentée, la Moine a retrouvé un cadre bucolique propice à la randonnée, dont les chemins peuvent vous emmener sur plusieurs kilomètres en aval. 

026La chaussée en amont du moulin de la Cour

027Un paradis pour les canards…

038… et les poules d'eau

041La Moine près de la grotte des faux sauniers
      

Autour du moulin de la Cour

Des panneaux signalent çà et là des sites naturels et historiques, comme la grotte des faux sauniers taillée dans le rocher sur la rive gauche. La rivière marquait jadis la frontière de la « gabelle ». Cet impôt sur le sel frappait lourdement les habitants de la rive droite en pays de « grande gabelle », alors que ceux de la rive gauche en payaient un tarif bien moindre. Une telle injustice fiscale fit naître un trafic du sel très intense entre les régions productrices et exemptes d’impôts (Bretagne, Bas-Poitou) et celles, comme l’Anjou, soumises au prix le plus fort. Ce trafic fut durement réprimé par les « gabellous », ces douaniers du sel qui pourchassaient les « faux sauniers » en malmenant bien souvent la population locale. On comprend pourquoi les cahiers de doléances des paroisses des Mauges réclamaient à cor et à cri l’abolition de la gabelle. 

039Un panneau localise la grotte des faux sauniers sur la rive opposée 

040La grotte des faux sauniers, sur la rive gauche de la Moine

028Le moulin de la Cour

029La maison où eut lieu l'entrevue familiale des Beauvau en 1799
   

Non loin de là, le moulin de la Cour doit son nom à l’ancien château de La Séguinière, ruiné par les guerres de religion. C’est dans une maison voisine, en juillet 1799, qu’eut lieu une entrevue dramatique concernant le dernier héritier de la famille de Beauvau. Farouche partisan de la République, le dernier marquis de Beauvau avait été tuéà Cholet le 14 mars 1793, quand les insurgés s’étaient emparés de la ville. Sa veuve résidait au château de la Treille lorsqu’elle apprit quelques années plus tard l’existence d’un jeune homme, Charles Eugène, que les paysans et gentilshommes reconnaissaient comme le fils du marquis. Madame de Beauvau, ardente républicaine, accueillit froidement ce fils qui s’était distingué dans les rangs royalistes. Elle refusa de le reconnaître s’il ne passait pas dans le camp des Bleus. Charles Eugène poursuivit son combat pour le Roi dans la guerre de 1815, puis dans une procédure judiciaire pour se faire reconnaître comme le dernier marquis de Beauvau, ce qu’il ne put jamais obtenir. 

031Une image des bords de Moine… 

032… pour donner envie de suivre ce chemin de randonnée

033Quelques panneaux pédagogiques livrent des explications
sur les sites naturels ou historiques
   

Le logis de la Renolière

Quittons les bords de Moine pour remonter le coteau en ligne droite par le passage (abrupt) des Écureuils. Au sommet, nous traversons un lotissement pour rejoindre l’avenue de Rome où le panneau de la Renolière nous guide vers un chemin en impasse. Sur la gauche, nous découvrons la « croix des lapins ». Elle fut érigée naguère au milieu de la garenne de la Renolière, en souvenir d’un accident de chasse, d’où son nom. Quand le terrain fut transformé en lotissement, dans les années 1970, son propriétaire, M. d’Aviau de Ternay, la fit déplacer dans l’avenue du logis qu’on découvre au bout du chemin (propriété privée).

034La croix des lapins dans l'avenue de la Renolière
  

Sans retracer la longue histoire de la demeure, signalons qu’elle appartint à Jacques Louis Bourasseau, seigneur de La Renolière, avocat au Parlement de Paris, sénéchal de Cholet et de Mortagne, dont le fils Jacques Joseph Marie fut l’un des membres éminents du Conseil supérieur de Châtillon-sur-Sèvre (actuel Mauléon), en charge de l’administration des territoires libérés par l’armée vendéenne. Dans ses Mémoires, Boutillier de Saint-André dira de lui qu’il fut « l’un des esprits les plus remarquables de l’insurrection » (p. 325).

Le logis de la Renolière a conservé l’essentiel de son aspect originel du milieu du XVIIIe siècle, avec ses toitures plates à la romaine et ses deux ailes. On remarquera celle de gauche avec sa surprenante galerie couverte supportée par douze colonnes de granit. On raconte qu’en 1794, lors du passage des Colonnes infernales à La Séguinière, le bâtiment fut sauvé par les fermiers du domaine qui allumèrent de grands feux de fagots au devant pour en simuler l’incendie.

037Le logis de la Renolière

036La galerie aux piliers
   

La randonnée s’achève par un retour à l’église et par un dernier arrêt àla « maison de sel », une ancienne bâtisse du XVIe siècle dont l’activité et le nom étaient liés au commerce évoqué plus haut. Elle témoigne que La Séguinière possède un patrimoine historique qui vaut vraiment le détour ! 

043La « maison de sel » (XVIe siècle) à côté de l'église

080Dernière vue sur l'église de La Séguinière
      

Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière : 
1. L'église
2. Du vieux pont à la fontaine des morts
3. La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
4. Des faux sauniers aux Guerres de Vendée
   

La Seguiniere   

8 août 2017 : Visite du Musée des Guerres de Vendée à Cholet

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L'Office de Tourisme du Choletais propose aujourd'hui une visite commentée de la galerie consacrée aux Guerres de Vendée, au Musée d'Art et d'Histoire de Cholet. 

Musee des Guerres de VendeeLa rotonde des généraux vendéens au Musée de Cholet (photo Anjou Tourisme)
   

Le rendez-vous est fixéà15h00à l'accueil du Musée d'Art et d'Histoire (rue de l'Abreuvoir, près de l'Hôtel de Ville de Cholet), pour une visite de deux heures. Le tarif est celui de l'entrée : 3,70 € (adulte). Contact : 02.41.49.80.00 (Office de Tourisme du Choletais). 
   

Saint Salomon Leclercq raconté aux enfants

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Les éditions Saint-Jude ont publié au mois de juin un petit livre racontant aux plus jeunes lecteurs la vie de saint Salomon Leclercq, ce religieux martyrisé sous la Révolution française et canonisé l’an dernier. 

Saint Salomon Leclercq

Frère des Écoles chrétiennes, Salomon Leclercq refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé votée en 1790 et entra dans la clandestinité. Arrêté en 1792, il fut emprisonné au couvent des Carmes à Paris.

Le 2 septembre, dans le chaos de la chute de l’Ancien régime, un groupe de sans-culottes en armes pénétra dans la prison. Après un simulacre de procès, la plupart des détenus furent exécutés sommairement. On les appelle les « Martyrs de Septembre ».

Salomon Leclercq a été canonisé par le Saint-Siège le 16 octobre 2016, devenant le premier saint martyr de la Révolution française. 

Ce petit livre illustré de dessins à colorier est conçu pour les jeunes lecteurs de 6-7 ans.
  

Saint Salomon Leclercq, martyr de la Révolution, par Mauricette Vial-Andru, illustrations d’Inès de Chantérac, paru en juin 2017 aux éditions Saint-Jude dans la collection Légende Dorée des Enfants, 16 pages, 4 €. 
   

Le génocide vendéen à la une du magazine « Le Point »

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Le magazine Le Point consacre cette semaine un dossier aux « fantômes de la Révolution française », à ce spectre de Robespierre, adulé par les uns, honni par les autres, qui entretient depuis plus de deux siècles la désunion nationale et la violence politique. Le « bloc » si cher à Clemenceau (1) en sort bien lézardé, en particulier sous les coups que lui assène Jacques Villemain avec son article sur le génocide vendéen. 

Le Point

Plus que de « fantômes » inspirant des évocations nostalgiques de la Révolution, c’est bien de violence politique dont il est question dans l’ensemble des articles qui composent ce dossier du Point. Pourquoi la France n’a-t-elle pu se réformer sans se livrer à une guerre civile suicidaire ? Et pourquoi Robespierre alimente-t-il aujourd’hui encore les mêmes luttes de factions parmi ceux qui prétendent nous gouverner ?

Celui qui fit de la « vertu » le réceptacle des pires méfaits tisse le fil rouge de ce dossier. On comprend dès le premier article que son image et son héritage ont constamment nourri la controverse entre ses apologistes (du radical Clemenceau à la fin du XIXe siècle au communiste Mathiez, le fondateur en 1907 de la Société des Études robespierristes, et jusqu’au pitre Mélenchon qui brandit aujourd’hui le même étendard maculé de sang) et ses détracteurs (citons seulement Joseph de Maistre, remis au goût du jour dans l’un des articles proposés) qui n’ont pu, malgré l’évidence des crimes, reléguer ce « spectre livide » dans les rayons de l’Histoire.

Robespierre n’est pas mort, il divise encore

L’ombre de Robespierre plane sur tous les autres sujets : sur l’échec des modérés qui pensaient que force était à la loi pour ramener l’ordre et mener à bien les réformes, alors que force était à cette rue parisienne qui précipita leur éviction au profit des Jacobins ; sur l’affaire Danton, procès politique mené de maître pour évincer le grand rival ; et sur le génocide vendéen, pour lequel Jacques Villemain expose à nouveau brillamment l’argumentaire juridique qu’il a développé dans son livre Vendée 1793-1794.

On retiendra aussi de ce dossier l’article de Patrick Guéniffey qui montre comment la Révolution a basculé« dans une violence généralisée en sans frein ». Le suicide politique de septembre 1791 est l’une des explications qu’il fournit. Pourquoi les députés qui ont établi la nouvelle Constitution se sont-ils exclus eux-mêmes de la future assemblée chargée de la mettre en œuvre ? Ce faisant, ils vont laisser le champ libre à des élus inexpérimentés ou revanchards, et à tous ceux qui, dans les journaux ou les clubs, n’aspiraient qu’à renverser cette Constitution trop peu révolutionnaire à leur goût. Et pendant ce temps, Robespierre avait déjà mis la main sur les Jacobins…

On connaît la suite, mais il n’est pas inutile de rouvrir ce dossier et d’en offrir la lecture, même au cœur de l’été, à un plus large public. En espérant que le « bloc » se fissure davantage et fasse vaciller la statue du tyran. 
   


(1) Lors d'un débat à l'Assemblé le 29 janvier 1891, Georges Clemenceau proclame : « Messieurs, que nous le voulions ou non, que cela nous plaise ou que cela nous choque, la Révolution française est un bloc... un bloc dont on ne peut rien distraire, parce que la vérité historique ne le permet pas. »À partir de cette phrase, Édouard Drumont broda une citation dans laquelle Clemenceau aurait approuvé les massacres de Septembre, les noyades de Nantes, les horreurs de Lyon, etc. Citation reprise par nombre d'historiens qui n'ont pas pris le soin de consulter les archives de l'Assemblée nationale (librement consultables ici). 


Le Point n° 2344 du jeudi 10 août 2017

LePointSommaire du dossier Les fantômes de la Révolution française (pp. 52-73) :

  • Robespierre n’est pas mort, il divise encore, par François-Guillaume Lorrain
  • Pourquoi les modérés ont échoué, par Loris Chavanette (auteur du livre Quatre-Vingt-Quinze, éditions du C.N.R.S.)
  • Une histoire de la violence, par Patrick Guéniffey
  • 4 août, la nuit où Paris a cédé, par Gérard Béaur
  • Danton, la première « affaire », par Loris Chavanette
  • Et revoilà Joseph de Maistre…, par Saïd Mahrane
  • « Détruisez la Vendée ! » : la thèse du génocide vendéen, entretien avec Jacques Villemain
  • « Ils sont fous ces Français ! » extraits de textes d’auteurs étrangers sur la Révolution
       

La Révolution à Boussay à travers la vie de l’abbé Gautret

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Il a fallu trois articles pour raconter dans le journal Ouest-France le destin agité de l’abbé Gautret (1737-1818). Persécuté sous la Révolution, le curé de Boussay connut la clandestinité et l’exil en Espagne, avant de retrouver sa paroisse en 1800. 

Gautret

Les trois articles sont reproduits ci-dessous (cliquez sur les images pour les agrandir), avec leur retranscription. Les compléments et les corrections sont apportés dans le texte entre parenthèses. À noter que j’ai supprimé du premier la dizaine de lignes inutiles dans lesquelles l’historien Jean-Clément Martin nous explique qu’il ne connaît pas ce prêtre.   


Gautret, les débuts d’un curé au destin agité
(Ouest-France, 2 août 2017) 

Gautret 1

(Né le 30 mars 1737 à Montfaucon-sur-Moine, Pierre Joseph Gautret était le fils de Pierre René Gautret, notaire, et de Louise Angélique Brunet.) En 1776, Pierre Joseph Gautret devient, à 40 ans, curé de Boussay (sa première signature au registre paroissial apparaît le 8 avril 1776). Auparavant vicaire à Couffé, il baptisa le général Charette, futur héros de l’armée vendéenne. À Boussay, il remet en état l’église, la cure et le cimetière et son exercice se passe bien.

Lorsque la Révolution éclate en 1789, elle n’affecte pas sa position. Au contraire, en 1790, Gautret préside l’assemblée qui désigne un maire et un conseil municipal. Mais les ennuis arrivent ensuite. En 1791, pour continuer d’exercer, les prêtres doivent accepter la Constitution civile du clergé. Gautret considère, comme beaucoup d’autres, qu’elle crée une rupture avec le Pape et la refuse.

L’abbé Briand, dans les Notices sur les confesseurs de la foi dans le diocèse de Nantes pendant la Révolution, publiées en 1903, indique que seuls deux prêtres le firent « dans le pays : celui de Tiffauges et celui de La Séguinière » (ce qui est inexact : s’il y eut bien des jureurs installés en 1791 à Tiffauges et La Séguinière, les prêtres de ces deux paroisses avaient refusé le serment, à savoir, pour Tiffauges, MM. Thomas et Robin, curé et vicaire de Saint-Nicolas, et Chevalier, curé de Notre-Dame ; MM. Pasquier et Buchet, curé et vicaire de Notre-Dame de La Séguinière).

Gautret devient hors la loi et risque la prison. Il admet à la première communion tous les enfants qu’il juge capables, se charge des cérémonies de la Semaine sainte, puis disparaît dans la nuit du Samedi saint au jour de Pâques. Il devient alors un renégat et est contraint de se cacher dans Boussay. Plusieurs fois dénoncé, il est capturé, enferméà Nantes, puis exilé en Espagne, en 1792.

Mais il finit par revenir. En 1798, après avoir essuyé une tempête en mer, s’être caché pour sortir de Nantes et avoir longé, de nuit, les bords de Sève, il redevient le prêtre de Boussay. Il meurt dans la cure le 7 novembre 1818 à l’âge de 82 ans. 
      


Des tensions pendant l’exil espagnol de Gautret
(Ouest-France, 5 août 2017)

Gautret 2

En 1793, « les Mayençais occupent d’abord le village de Boussay et en chassent un poste assez faible de Vendéens ». Marie Louise Victoire, marquise de La Rochejaquelein, fut malgré elle, au cœur de la tourmente des Guerres de Vendée. Elle parle de Boussay dans ses Mémoires, parues en 1814 (et non 1815).

La ville est alors au cœur des troubles. En 1793, Gautret, prêtre de Boussay a déjàété capturé. Il est enferméà Nantes, puis exilé en Espagne. L’abbé Briand raconte comment cela est arrivé. Le 2 juin 1792, une émeute éclate à Saint-Joachim. « Les prêtres réfractaires sont accusés de l’avoir incitée. »À Nantes, on demande leur tête et « une chasse à l’homme commence ». Les forces de l’ordre de la jeune République française les pourchassent.

Gautret se réfugie au château de la Poupelinière, à Boussay. Caché dans les genêts et les rochers du bord de Sèvre, il assure la messe pour une partie de la population, qui attend de lui qu’il continue son exercice, même clandestinement. Mais il est découvert par des ouvriers agricoles et doit se cacher ailleurs, à la Hérie (au nord du bourg), « chez Pierre Duret ». Il y est reconnu par un mendiant suspect. Il part à Montfaucon. Finalement il est capturé, fait prisonnier à Nantes et doit quitter la France.

Le 11 septembre 1792, 97 prêtres, dont Gautret, embarquent « sur cinq navires en face de Paimbœuf, direction Santander et Saint-Sébastien, en Espagne ». Gautret laisse une lettre autorisant tout prêtre qui n’a pas accepté la Constitution civile du clergéà officier dans l’église de Boussay. 

En 1793, beaucoup s’y réfugient et y donnent des messes. Des sentinelles, postées aux quatre coins de la paroisse, veillent et alertent les prêtres lorsque les forces de l’ordre arrivent, pour leur permettre de se cacher. Au Châtelier (à l’est de la commune, près de Torfou), ils se terrent dans une pièce annexe, que les soldats républicains manquent de découvrir, Pour protéger les lieux, « ils entassent les meubles devant l’entrée de la cachette ». Le château de la Poupelinière devient aussi un refuge.

En 1793, la situation s’envenime. Une colonne de l’armée s’installe à Boussay. La République décide d’attaquer les territoires insurgés. Boussay sombre dans la guerre, notamment durant la bataille dite de Torfou. Pendant ce temps, en Espagne, Gautret prépare son retour… 
   


Le retour en grâce de Gautret après son exil
(Ouest-France, 7 août 2017) 

Gautret 3

Gautret, curé de Boussay, était en exil forcé en Espagne depuis 1792. « Il ne voulut pas dire ce qu’il y faisait, écrit l’abbé Briand. Il décida de rentrer fin 1797. »

Stéphane Gomis, professeur d’histoire moderne à l’université de Clermont-Ferrand a étudié la vie des religieux exilés en Europe. En Espagne, « les émigrés doivent prêter un serment de fidélité au roi, assorti de l’obligation de ne pas parler de ce qui se passe dans leur pays ». Ils y sont souvent pauvres, n’ayant à vendre que des messes. Leurs retours suivent majoritairement le Concordat de 1802.

Gautret, lui, revient avant, toujours dans la clandestinité. « Il décide de rentrer fin 1797, précise l’abbé Briand. En 1793, il se renseigne auprès de l’abbé Richard, curé de la Trinité de Clisson, lui aussi en fuite en Espagne, qui lui indique que la persécution a repris mi-août. Mais Gautret rentre quand même. »

Son retour est mouvementé. Il essuie une tempête en mer, entre dans Nantes, en sort certainement caché dans la paille d’une charrette, passe par Gorges, « longe la Sèvre jusqu’à Chevalier (à la limite ouest de la commune), où il passe la rivière et vient frapper à la porte de Jean Perray. »

Revenu en mars 1798, il continue à se cacher pendant deux ans. En 1800, il reprend son exercice. Il redevient le curé officiel de Boussay après huit ans d’exil forcé. Il assure à nouveau officiellement l’encadrement des rites si importants pour la population : baptême, mariage, enterrement. Sans doute avec une autorité et une aura encore plus grandes qu’avant. Car le territoire, désormais anciennement insurgé, détruit et vidé de sa population par la guerre civile, s’accroche davantage à sa religion, en refusant notamment le Concordat et l’évolution du catholicisme.

« Les prêtres reviennent avec une rechristianisation parfois contre l’Église », souligne Jean-Clément Martin, historien, ancien directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française, qui a étudié la période suivant la retour des prêtres. Le retour d’exil en martyr des prêtres « explique la Petite Église » et provoque quelques mouvements « ultras », mais explique aussi le lien fort qui se tisse au XIXe siècle entre les populations et leurs prêtres.
   

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