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6 juin 1832, le dernier combat de la Pénissière

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Le dernier combat de la dernière guerre de Vendée se déroula à la Pénissière-la-Cour le mercredi 6 juin 1832. Le registre des délibérations communales de La Bernardière en conserve le souvenir.

Deliberations communalesExtrait du registre des délibérations communales de La Bernardière,
déc. 1829-fév. 1838, vue 8/12 (A.D. 85)

  

Le maire de La Bernardière, René Caille, a ainsi décrit les événements de cette journée historique :

Fait mémorable en 1832

Guerre de la Vendée en 1832

Nous, maire de la commune de la Bernardière, canton de Montaigu, département de la Vendée, certifions à qui de droit qu’il s’est donné un combat entre les Libéraux et les Royalistes à la Pénissière la Cour, commune de la Bernardière, le 6 juin mil huit cent trente deux : le parti libéral a remporté la victoire sur les Royalistes après un combat de six heures. Les Royalistes n’étoient qu’au nombre de cinquante à cinquante six, mais bien tous dévoués à leur cause, au lieu que les Libéraux étoient au nombre de sept à huit cent hommes ; les Royalistes étoient renfermés dans le chateau, leur dernière ressource. Les Libéraux ont remporté la victoire sur eux après avoir mis le feu au chateau, et avoir brulé les deux métairies dépendantes dudit château.

Fait et approuvé par nous maire de la Bernardière, le 7 juin 1832, le lendemain de la bataille. 

La dernière guerre de 1832

Ce combat opposa donc les « Libéraux », partisans de Louis-Philippe, devenu roi après la révolution de 1830, et les « Royalistes », qui soutenaient la cause légitimiste défendue par la duchesse de Berry, bru de Charles X, le roi déchu par cette même révolution de 1830.

Le soulèvement légitimiste contre le nouveau régime, qui avait d’abord fait long feu dans le Midi, fut fixé en Vendée au 24 mai 1832, mais n’éclata que localement le 4 juin, pour ne durer que quelques jours. « Les Vendéens avaient affaire à des ennemis aussi habiles qu’infatigables, qui ne leur laissèrent le loisir ni  de se rassembler, ni de grossir leurs bandes. Du moment où le projet d’insurrection fut connu (…), les généraux Solignac, d’Hermoncourt et Rousseau, qui commandaient à Nantes et dans la Vendée, dirigèrent sur tous les points des forces plus que suffisantes pour écraser les insurgés. » (A.-J.-M. Lorieux, Précis historique des événemens de l’année 1832, Paris, Dumont, 1833, p. 35)

Parmi les quelques échauffourées qui éclatèrent dans les premiers jours de juin, il en est une dont le souvenir mérite d’être entretenu en raison de l’héroïsme avec lequel un petit groupe de Vendéens résista à l’ennemi.

La Penissiere Le château de la Pénissière, lithographie de T. Drake
extraite de l'
Album vendéen d'A. Lemarchand (A.D. 85, 1 Fi 1112)
     

Le combat de la Pénissière

« Le mercredi 6 juin, une troupe d’insurgés, au nombre d’une cinquantaine, appartenant pour la plupart aux familles notables du pays, était venue chercher un refuge à la Pénissière de la Cour, grosse ferme située à quelque distance de Clisson. Après deux jours de combats, de marches et de fatigues, ils espéraient prendre quelque repos dans ce lieu solitaire ; mais déjà leur retraite avait été signalée à Clisson, et sur-le-champ un nombreux détachement de gardes nationaux et de troupes de ligne reçut l’ordre de l’investir (…).

La colonne s’avançait sans précaution et pénétra jusque dans la cour ; mais au même instant un feu terrible, parti de toutes les fenêtres, fit tomber bon nombre des assaillants et força les autres à se retirer (…). Un second détachement, attiré par le bruit de la fusillade, se présenta à son tour (…). Le même accueil les attendait (…). Une soixantaine de paysans seulement se présentèrent sur les derrières de la ligne afin de faire diversion. Plusieurs d’entre eux furent tués en combattant (…).

Après six heures d’un combat meurtrier, désespérant d’entrer de vive force dans la ferme, les assaillants résolurent d’en déloger leurs ennemis en y mettant le feu. Une petite écurie attenant au bâtiment principal en ouvrit l’entrée. Des fagots entassés prennent feu subitement, la flamme communique rapidement dans toutes les parties de l’édifice ; bientôt la ferme entière paraît embrasée, et les assaillants, poussant des cris de joie, contemplent immobiles les progrès de l’incendie.

Les assiégés pourtant profitèrent habilement de cet instant de distraction, et tandis que leurs ennemis, croyant déjà les voir ensevelis sous les décombres, oubliaient de se tenir sur leurs gardes, les Vendéens réunis s’élancent par une porte de derrière, et fondent sur la ligne des assaillants qui, trop faible pour leur résister, s’ouvre afin de leur laisser passage. Quelques-uns des leurs, retardés par leurs blessures, sont atteints par les balles et restent sur le carreau ; les autres (…) échappent aux flammes et au fer, tandis que sept ou huit combattants renfermés dans une chambre que l’incendie avait épargnés, s’y tiennent cachés, et parviennent à s’échapper après le départ des troupes de ligne. Tel fut le combat de la Pénissière. » (A.-J.-M. Lorieux, op. cit., pp. 36-39)

Le flambeau de la mémoire est relevéà la Pénissière

Le site de ce dernier sursaut de la résistance vendéenne a été choisi symboliquement, cent ans plus tard, pour accueillir la première assemblée du Souvenir Vendéen. À cette occasion, la première plaque de l'association fut posée sur le porche de la Pénissière.
 

La-Penissiere-2La plaque restaurée de la Pénissière

Le-PenissiereLe porche d’entrée de la Pénissière et ses deux plaques du Souvenir Vendéen
  


Les soldats tués à la Pénissière inscrits au registre de Clisson

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L’affaire de la Pénissière a étéévoquée ici le 6 juin dernier. Mais connaît-on les noms de ceux qui périrent lors de ce dernier combat de la dernière guerre de Vendée ?

La PenissiereLa Pénissière, dessin d'Octave de Rochebrune (A.D. 85, BIB 5330)
  

Du côté des insurgés, partisans de la duchesse de Berry et de la cause légitimiste, 45 combattants prirent part à cette affaire de la Pénissière : « Eugène, Emmanuel, Victor et Egisthe de Girardin (originaires de Paizay-Naudouin, en Charente, ils étaient les fils de Jean-François de Girardin et et Marie-Magdeleine de Chevreuse) ; Aucler, Jamin, Aubry, Leclerc, Joulin père et fils, Mony, Augé, Juret, les deux Aubert, Bondu, Thomassy, de Chevreuse, Bouleau, Beauchamp, Monnier, Blandin, Gazeau, Martin, Guichard, les deux François, Jarry, Lecomte, les trois frères Fouré, Guinefolle, Lévêque, Touche, Ripoche, (Athanase) Motreuil (de Vernantes), Raffegeau (de Saint-Germain-sur-Moine), Rousselot, et six paysans dont on ne se rappelle plus les noms » (F. Deniau, Histoire de la Vendée, t. VI, p. 695).

Très peu succombèrent pendant le combat, principalement lors de la manœuvre de sortie de 34 royalistes au cours de laquelle Mony, Gazeau, Leclerc, Jarry et Emmanuel de Girardin furent tués. Les huit derniers défenseurs parvinrent à s’échapper du bâtiment en flammes. J'ignore où ont été inhumés les victimes.

Cinq actes de décès de soldats enregistrés à Clisson

Du côté des soldats de Louis-Philippe, l’abbé Deniau parle d’une perte de « près de deux cents hommes »(ibidem, p. 702). Ce sont toutefois, pour l’essentiel, des blessés. En effet, les morts et les blessés ont été transportés à Clisson, et c’est dans cette commune qu’on trouve les actes de décès de cinq soldats tués à la Pénissière. Ce sont, à la date du 7 juin 1832 :

  • Simon Malet, né le 28 mai 1804 à Fourtou (Aude), fils de Jean Malet et Anne Audouy, caporal au 3e bataillon du 29e régiment de ligne, « décédé hier (le 6 juin 1832) à quatre heures du soir, par suite de blessures reçues à l’affaire de la Peniciere de la Cour en la commune de la Bernardière (Vendée) ».

Simon MALET

  • François Charron, né le 20 mars 1809 à Estrablin (Isère), fils d’Antoine Charron et Antoinette Lerme, fusilier de la 3e compagnie du 4e bataillon du 29e régiment de ligne, décédéà cinq heures du soir « par suite de ses blessures reçues cedit jour au champ d’honneur (souligné dans l’acte de décès) à l’affaire de la Peniciere la Cour ».

Francois CHARRON

  • Antoine Robert, né le 5 mars 1806 à La Pacaudière (Loire), fils de Jacques Robert et Marie Martin, fusilier de la 3e compagnie du 4e bataillon du 29e régiment de ligne, décédéà cinq heures du soir « par suite de ses blessures reçues cedit jour au champ d’honneur (souligné dans l’acte de décès) à l’affaire de la Peniciere la Cour ».

Antoine ROBERT

  • Jean-Antoine Constantin, né le 13 août 1804 à Puimoisson (Alpes-de-Haute-Provence), fils de Marie-Antoine Constantin et Marie Isnard, fusilier de la 1re compagnie du 3e bataillon du 29e régiment de ligne, décédéà cinq heures du soir « par suite de ses blessures reçues cedit jour au champ d’honneur (souligné dans l’acte de décès)à l’affaire de la Peniciere la Cour ».

Jean-Antoine CONSTANTIN

Et à la date du 17 juin 1832 :

  • François Mas, né le 13 mai 1804 à Saint-Étienne-Albagnan (Hérault), fils de Pierre Mas et Élisabeth Cougnenc, fusillier de la 3e compagne du 4e bataillon du 29e régiment de ligne, décédé« en la maison de notre hospice » le 16 juin 1832 à huit heures du soir « par suite de blessures reçues le sept courant au champ d’honneur à l’affaire de la Peniciere la Cour ».

Francois MAS

Aucun décès relatif à cette affaire de la Pénissière ne figure dans le registre d'état civil de La Bernardière.

D’après J.-B.-Joseph Aubert, dans son livre Le Vieux Tiffauges (1976), les corps de ces cinq soldats « furent inhumés dans le cimetière de la Trinité, comme l’indique une pierre tombale portant cette inscription : Aux braves du 29e. Vainqueurs ils succombèrent à la Pénissière, le 6 juin 1832. Leurs frères d’armes de Clisson reconnaissants ». J’ai cherché cette pierre tombale, en vain.
  

10 juin 1793, « Marie-Antoinette » rejoint les Vendéens

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Après leur grande victoire à Saumur, le 9 juin 1793, les Vendéens mirent la main sur un véritable arsenal, constitué notamment de 46 canons. De ce nombre était la sœur de la pièce qu’ils appelaient « Marie-Jeanne » : ils la nommèrent sur-le-champ « Marie-Antoinette ».

SHD B 5-5-24 2Détail de l'« Extrait de la Correspondance des Généraux de l’armée Catholique… »
en date du 10 juin 1793 (document complet ci-dessous)
  

Qu'était donc cette « Marie-Antoinette » annoncée comme étant la sœur du canon mascotte des Vendéens ? Avait-elle la même origine, c'est-à-dire le château de Richelieu ? Avait-elle les mêmes décorations, ou lui ressemblait-elle assez pour autoriser cette affirmation ? On ne sait car il n'existe pas d'autres renseignements plus complets sur cette pièce d'artillerie (J.-M. Crosefinte, L’armement du combattant vendéen, p. 179).

Son nom est mentionné dans un « Extrait de la Correspondance des Généraux de l’armée Catholique & Royale avec le Conseil Supérieur provisoire séant à Châtillon », daté« du quartier général de Saumur, le 10 juin 1793, l’an premier du règne de Louis XVII ». L’affiche figure parmi les rares documents imprimés par les Vendéens. Les Archives de la Vendée l’ont mise en ligne sous la cote SHD B 5/5-24.

On y lit, après une description de la bataille de Saumur : « On a pris dans la ville 46 pièces de canon, dont plusieurs de 8, de 16 & même de 18. De ce nombre est la sœur de la fameuse pièce appelée MARIE-JEANNE ; on l’a nommé sur le champ MARIE-ANTOINETTE… »

Marie-JeanneLa « Marie-Jeanne » dessinée par Octave de Rochebrune (1874)
  

Le nom de « Marie-Antoinette » n’est pratiquement jamais mentionné dans l'histoire de l'artillerie vendéenne. On sait seulement, d’après Pitre-Chevalier, que ce canon se trouvait parmi ceux qui passèrent la Loire à Saint-Florent-le-Vieil le 18 octobre 1793, grâce à un jeune et brave officier de Bonchamps, M. Le Grand de La Liraye. « Investi, par son courage et son sang-froid (…) du commandement passager de cette armée sans général, il arrêta le torrent qui allait abandonner tout le matériel de l’expédition, fit placer sur les premiers bateaux, la Marie-Jeanne, la Marie-Antoinette, le Butor, ces pièces de canon avec leurs accessoires, et les conduisit, de sa personne, à l’autre rive » (Bretagne et Vendée, p. 462). Hélas, Pitre-Chevalier n’en fait plus état dans la suite de sa relation de la Virée de Galerne.

SHD B 5:5-24A.D. 85, SHD B 5/5-24
  

« Royalement vôtre », un roman jeunesse sur 1815

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Diplômée d'une licence d'Histoire et d'un master en patrimoine culturel, Pauline de Vençay a publié son premier roman historique dont l’intrigue s’inscrit dans les Cent Jours, au printemps 1815.

Royalement votreAu retour de son ennemi juré Napoléon Bonaparte, le marquis de Brétigues quitte Paris avec sa famille dans son logis vendéen.

La vie quotidienne s'avère compliquée loin de la capitale, jusqu'à l'arrivée d'Émile, un jeune maître d'hôtel qui présente toutes les qualités, mais suscite bien des questions : quel mystère entoure le jeune homme ? Est-il un traître au service de l'Empereur, comme le laissent penser les apparences et sa soudaine disparition ?

Henriette, la fille du marquis, aidée de ses frères, est bien résolue à retrouver Émile, mais leurs ennemis sont plus proches d'eux qu'ils ne le pensent, tandis que se prépare la bataille de Waterloo…

Respectant la trame historique des événements de 1815, dont le tumulte a touché la Vendée, Pauline de Vençay a laissé libre cours à son imagination pour certains détails et personnages, ce qui donne tout le piment à cette intrigue et à ses rebondissements.

La romancière a été invitée sur DIG Radio en février 2019. Le podcast de l’émission est consultable ici.

Pauline de Vençay, Royalement vôtre, Éditions Téqui, collection Défi, 196 pages, 13,50 €
  

Une « fake-news » contre-révolutionnaire en juin 1793

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À l’époque où les Vendéens marchent de victoire en victoire, au printemps 1793, parvient au comité royaliste de Beaupréau une nouvelle exaltante : la contre-révolution a gagné Paris, « le Roy, la Reine et la famille royale sont en liberté… »

AN D XLII 3-3A.D. 85, AN D XLII 3-3
  

Cette révélation pour le moins étonnante émanait d’un courrier de M. de Rorthays, rédigéà Tiffauges le 8 juin 1793 (orthographe corrigée pour une meilleure lisibilité) :

« Recevez mes remerciements du vin que vous nous proposiez de me céder pour le comité lorsque je leur en ai parlé (1) ; ils m’ont dit que M. de (?) leur en avait envoyé.

Nous avons de grandes nouvelles et elles sont sûres comme on le dit ; il y a apparence que nous serons bientôt à la fin de nos misères, la contre-révolution est faite à Paris ; sans peine le Roy, la Reine et la famille royale sont en liberté et sous bonne garde. Les troupes étrangères s’avancent à grands pas. Et de tous côtés, il y a apparence que l’explosion se fera dans peu et terminera tout ; il est mieux que cela se sache en gros qu’en détail. On dit qu’il y a bien du monde à Saumur (2), entre autres 4000 déserteurs autrichiens, tous habillés à l’antique c’est-à-dire enfer (?).

Voilà tout ce que j’ai appris en arrivant ici ; lorsque j’aurai des nouvelles je me ferai un plaisir de vous en faire part.

J’ai l’honneur d’être avec respect, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur

De Rorthays

Tiffauges ce 8 juin 1793 (3) » 

AN D XLII 3-3 1A.D. 85, AN D XLII 3-3
  

Cette rumeur de contre-révolution à Paris trouve probablement son origine dans les journées des 31 mai et 2 juin 1793 qui entraînèrent la chute des Girondins et la prise du pouvoir par les Montagnards. Si ces événements suscitèrent des insurrections fédéralistes en province, ils n’interrompirent pas cependant le cours de la Révolution et ne permirent pas non plus la libération de la famille royale.
  


Notes :

  1. Un billet de Prosper de Boisy, conservé sous la même cote d’archives à la même date, confirme cet envoi de vin « reçu sans incident malgré les mauvais chemins… »à son château de Landebaudière, à La Gaubretière.
  2. L’armée vendéenne a chassé les Bleus de Doué le 7 juin 1793, puis de Montreuil-Bellay le 8, et s’apprête à attaquer Saumur. La ville tombe entre leurs mains le 9.
  3. Archives de la Vendée, AN D XLII 3-3.
      

Le costume de Charette au Logis de la Chabotterie

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Si vous avez eu la chance d’assister aux « Nuits blanches à la Chabotterie » en mars 2016, vous vous souvenez sûrement du superbe costume endossé par Laurent Tixier pour incarner un Charette plus vrai que nature. Cet uniforme est à présent visible dans le logis.

CharetteL'uniforme de Charette, veste vert sombre, col et parements et manches rouges,
reconstitué au Logis de la Chabotterie

  

Charette a investi tous les coins et recoins du Logis de la Chabotterie, et pour cause : c’est dans le bois voisin que s’acheva son incroyable épopée, le 23 mars 1796, et dans la cuisine de cette belle demeure qu’il fut soigné après sa capture par les troupes républicaines.

On le rencontre d’abord dans le remarquable espace multimédia consacréà la découverte des Guerres de Vendée. Équipés d’un casque audio et d’un boîtier interactif, vous pouvez naviguer sur un grand écran tactile dans l’arbre généalogique de sa famille, faire connaissance avec les généraux vendéens, explorer la chronologie des événements et vous plonger dans les campagnes militaires à travers un déploiement captivant d’animations visuelles et sonores. Point d’orgue de l’exposition, le portrait de Charette reconstitué en 3D à partir de son masque mortuaire prend vie comme si le général vendéen vous jugeait du regard.

L’ombre du général vendéen plane également dans toutes les pièces de ce logis typique du Bas-Poitou à la fin du XVIIIe siècle. Tout y a été reconstitué avec un soin extrême, comme si les lieux étaient encore habités, comme si les officiers républicains venaient de quitter leur salle de commandement dans l’un des salons, ou comme si Charette venait de passer dans la cuisine.

L’uniforme de Charette reconstitué en 2016

Cette dernière scène a été immortalisée à l’occasion des « Nuits blanches à la Chabotterie», en mars 2016. Des visites théâtralisées du logis étaient en effet proposées aux visiteurs. On pouvait y croiser des musiciens dans le salon de compagnie et le cabinet d’érudit ; y surprendre la conversation de convives attablés dans la salle à manger, évoquant les événements récents de la Révolution ; se recueillir dans la chapelle (ornée de vitraux qui évoquent le général vendéen) en écoutant un paysan chanter le Vexilla Regis. Clou du spectacle, dans la cuisine, Charette se confiait sur la fin de son aventure, à présent qu’il se trouvait à la merci des républicains.

Incarné par Laurent Tixier, très convaincant dans ce rôle, le général vendéen portait un magnifique uniforme reconstitué d’après son célèbre portrait, et spécialement réalisé pour cette occasion. Il est aujourd’hui visible sous vitrine à l’intérieur du logis, dans la salle de projection du film de Jacques Dupont sorti en 1993, Les Vendéens (DVD en vente dans la boutique).

Charette 2Laurent Tixier dans le rôle de Charette en 2016,
et portrait de F.-A. Charette de La Contrie par Alfred de Chasteignier, 1819
(Musée d'Art et d'Histoire de Cholet)

  

Bien d’autres activités, visites des jardins, concerts et spectacles, sont proposées tout au long de l’année. Sans oublier un nouvel escape-game, lui aussi inspiré par Charette, inauguré au début de cette année.

Le Logis de la Chabotterie est ouvert tout l’été, de 10h à 19h. Informations et contact sur le site www.sitesculturels.vendee.fr/Logis-de-la-Chabotterie
   

La tombe du père de Bonchamps à La Chapelle-Saint-Florent

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Deux vieilles tombes historiques se distinguent au centre du cimetière de La Chapelle-Saint-Florent. Ici reposent, côte à côte, Louis-Charles-Artus de Bonchamps, le père du général vendéen, et sa seconde épouse, Renée-Louise du Bois de Maquillé.

Bonchamps 2La tombe de Charles-Louis-Artus de Bonchamps, père du général vendéen,
et celle de sa seconde épouse, Renée-Louis du Bois de Maquillé
  

Formées d’un appareil de pierres de schiste, ces deux tombes sont couvertes d’une dalle d’ardoise portant des inscriptions. La plus lisible, superbement gravée, reste celle de Charles-Louis-Artus de Bonchamps :

CY GIT
LE CORPS DE MESSIRE LOUIS
CHARLES ARTUS DE BONCHAMPS
CHEVALIER SEIGNEUR DE
LA BARONNIERE LA COUDRAYS
ET AUTRES LIEUX RESTE VEUF
DE DAME RENEE LOUISE DU
BOIS DE MAQUILLE QUI DECED…
LE TREIZE OCTOBRE MIL SEPT
CENT QUATRE VINGT SEPT AGE
DE CINQUANTE DEUX ANS HUIT
MOIS. PRIEZ DIEU POUR LE REPOS
DE SON AME. AINSI SOIT IL

Bonchamps 8La dalle gravée sur la tombe de Louis-Charles-Artus de Bonchamps
(autres photos au bas de l'article)
  

Charles-Louis-Artus de Bonchamps est né et a été baptiséà Angers, paroisse Saint-Évroult, le 30 janvier 1735. Il était le fils d’Anne-Artus de Bonchamps (1706-1791), chevalier, seigneur de la Baronnière, et de Marguerite-Élisatbeth-Angélique de Farcy (1705-1776).

AB Louis-Charles-Artus de BonchampsL'acte de baptême de Charles-Louis-Artus de Bonchamps
  

Il se maria à deux reprises. La première fois à Juvardeil, le 16 avril 1758, avec Marguerite-Eulalie de Hellaud de Vallière, avec laquelle il eut un fils, Charles-Melchior-Artus de Bonchamps (1760-1793), l’illustre général vendéen, et quatre filles : Marguerite-Anne-Céleste (1759-1823), Adélaïde-Françoise (1762-1835), Agathe-Renée (1766-1839) et Henriette-Céleste-Éléonore (qui ne vécut que quelques jours en 1766).

AM Louis-Charles-Artus de Bonchamps 1L'acte de mariage de Charles-Louis-Artus de Bonchamps
et Marguerite-Eulalie de Hellaud de Vallière

  

Après le décès de son épouse, morte en couches après la naissance de leur dernière fille en 1766, Charles-Louis-Artus de Bonchamps se remaria à La Renaudière, dans la chapelle Sainte-Catherine de la Machefollière, le 16 juin 1767, avec Renée du Bois de Maquillé, dont il eut trois filles : Marie (1768-1770), Élisabeth-Louise-Charlotte (qui ne vécut que quelques jours en 1771) et Émilie-Louise-Charlotte (1773-1811).

AM Louis-Charles-Artus de Bonchamps 2L'acte de mariage de Charles-Louis-Artus de Bonchamps
et Renée-Louise du Bois de Maquillé…

AM Louis-Charles-Artus de Bonchamps 2 signatures… et les signatures apposées au bas de l'acte
   

Contrairement à ce qu’indique l’inscription de la tombe, Charles-Louis-Artus de Bonchamps est décédéà la Baronnière le 12 octobre 1787 et a été inhumé dans le cimetière paroissial le 14 suivant.

AS Louis-Charles-Artus de BonchampsL'acte de sépulture de Charles-Louis-Artus de Bonchamps, signé par l'abbé Courgeon qui sera curé insermenté de La Chapelle-Saint-Florent pendant la Révolution et les Guerres de Vendée, et qui accompagnera le général de Bonchamps, mourant, lors du passage de la Loire le 18 octobre 1793.
  


Quelques photos de sa tombe prises aujourd'hui :

Bonchamps 1

Bonchamps 3

Bonchamps 4

Bonchamps 6

Bonchamps 7

« Le petit tambour de Vendée », une histoire pour les enfants

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Publiée par les Éditions du Triomphe, la collection « Paul et Colombe » entraîne les jeunes lecteurs de 6 à 10 ans dans des aventures au cœur de l’Histoire de France. Le tout nouveau titre qui vient de paraître les plongera dans les Guerres de Vendée.

Le petit tambour de VendeeTandis que la Terreur bat son plein à Paris, Paul et Colombe parcourent les fossés et les taillis du bocage vendéen. Le garçon sert en effet de messager au général Cathelineau. Celui-ci tient conseil dans un château gardé par des paysans armés de faux et de fusils. Là, les cousins sont introduits en présence de d’Elbée et Stofflet. Les deux enfants écoutent avec admiration les récits de batailles entre les « Bleus » et les « Blancs » et les exploits de la résistance de l’armée vendéenne contre les troupes de la Révolution.

Au détour de la forêt, Paul et Colombe découvrent un petit tambour blessé de l’armée républicaine. L’enfant effrayé est accompagné d’une petite bête étrange : un singe ! Ce n’était donc pas un farfadet des légendes du bocage qui se cachait dans l’épaisse forêt !

Nos héros sont plongés cette fois en pleine tourmente révolutionnaire, du côté des Vendéens. Ils rencontrent les généraux de cette armée de paysans et se font conter leurs exploits. Période héroïque, mais période très rude de la France du XVIIIe siècle en pleine guerre civile et changement de régime.

Ce petit roman complétera bien les cours d’Histoire des jeunes lecteurs d’aujourd’hui (pour les 6-10 ans et même un peu plus).

Marion, Le petit tambour de Vendée, collection « Paul et Colombe à travers l’Histoire » (volume 10), Éditions du Triomphe, juin 2019, 64 pages, 9,90 €
   

Merci à Brigitte !
  


Le film « Vendée 93 » projetéà Pouzauges

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Dans le cadre de la rétrospective André Mallard organisée par la Cinémathèque de Vendée, le cinéma L’Échiquierà Pouzauges propose cet après-midi, à 15h00, la projection du film Vendée 93.

Vendee 93

La Cinémathèque de Vendée a lancé le mois dernier une souscription pour l'œuvre d'André Mallard en 5 DVD.
  

Un massacre oubliéà Beausse en 1793 ?

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Au sortir du bourg de Beausse, à l’embranchement des routes de Botz et de Chaudron-en-Mauges, se dresse un calvaire connu sous le nom de « Croix de la Paix ». Sur son socle, une pierre gravée porte la date de 1793.

CROIX DE LA PAIXLa Croix de la Paix à Beausse
  

L’inscription principale indique : « Souvenir des Familles Oger et Bondu, 1856-1911 ». D’autres noms et prénoms l’entourent : « Anatole, Alexis, Gabory, Frémondière ». Tous ces noms sont communs à Beausse et l’on trouve sans peine des mariages qui les unissent au XIXe siècle.

Au-dessus de l’ensemble figure une date, « 1793 », précédée d’une croix et de quelques lettres difficiles à décrypter, « I emr ».

PLAQUE_BEAUSSELa plaque de la Croix de la Paix
  

La chronique des Guerres de Vendée évoque très rarement la paroisse de Beausse. Madame de La Rochejaquelein la cite dans ses Mémoires, lorsqu’elle y passa avant de franchir la Loire le 18 octobre 1793 : « Nous nous trouvons la nuit dans le village de Beausse (…), où nous couchons comme nous pouvons ; la chambre fut toute la nuit, remplie de soldats de Bonchamps qui allaient rejoindre l’armée. Nous entendîmes à trois heures du matin tirer des coups de canon du côté de Montjean et de Saint-Florent : c’était un bruit horrible… » (édition de 1889, p. 283) C’est, du reste, la seule anecdote concernant Beausse qu’on trouve chez l’abbé Deniau.

Célestin Port ne se contente de mentionner à Beausse, pendant la Révolution, que le curé Mathurin Allard, prêtre jureur, dont l’historien affirme qu’il « resta en fonctions jusqu’en 1794 ». En réalité, sa signature apparaît au registre d’état civil (il signe comme « officier public ») jusqu’au 8 mars 1793, puis reprend au 28 frimaire an II (18 décembre 1793) ; le curé jureur de Beausse a donc dû fuir le pays pendant la guerre. Sa dernière signature date du 15 pluviôse an II (3 février 1794), en pleine période des Colonnes infernales.

La croix pourrait rappeler «une exécution ayant eu lieu à cet endroit»

Renseignement pris sur place, un ou deux massacres ont bien été perpétrés à Beausse par les Bleus, mais seule la mémoire orale en a gardé la trace. L’un d’eux, qui concerne la Croix de la Paix, est évoqué par Henri Boré dans son livre Les témoins muets de la Vendée angevine :

« (Elle) a été implantée le 15 décembre 1860. La croix précédente daterait d’une mission de 1793 (d’après la tradition du pays). Il paraît peu probable d’une mission ait pu être prêchée et un calvaire érigé en pleine guerre de Vendée. Sur le socle, une pierre blanche où sont gravées les inscriptions suivantes : E.M.R. † 1793, Anatole, Alexis, Gabory, Frémondière. Il pourrait rappeler un événement, une exécution ayant eu lieu à cet endroit » (p. 164).

C’est, pour l’heure, tout ce qu’on peut savoir sur ce lieu de mémoire. Toutes les informations à ce sujet seront les bienvenues !

Merci à Valéry !
  

« Histoire Magazine », un numéro spécial Guerres de Vendée

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Comme le dernier éditorial de la Revue du Souvenir Vendéen l’a souligné avec justesse, ce printemps aura été riche en publications nationales consacrées aux Guerres de Vendée. C’est à nouveau le cas avec le n°5 d’Histoire Magazine qui couvre largement ce sujet au fil de plusieurs entretiens.

Histoire Magazine  
Le premier intervenant, Michel Chamard, était tout désigné pour donner les clefs permettant de comprendre les grandes lignes du soulèvement vendéen. L’auteur du livre à succès Les Guerres de Vendée pour les nuls décrit le cadre géographique, distingue « Vendéens » et « Chouans », évoque la situation religieuse à la veille de la Révolution et l’accueil de la population en faveur des réformes de 1789. Il explique comment les espoirs ont cédé la place aux déceptions, et bientôt à la colère.

Les points concernant l’insurrection de mars 1793 sont présentés brièvement, mais avec clarté : son caractère populaire, les actes de violence et de clémence, l’armement et les effectifs des paysans, leurs chefs nobles, les campagnes militaires et la répression qui s’abat sur la Vendée.

L’entretien avec Jean-Joël Brégeon complète ce panorama à travers le portrait succinct de quelques chefs charismatiques : Cathelineau, Bonchamps, La Rochejaquelein et Charette.

Le génocide vendéen démontré par le droit

Le génocide vendéen occupe la seconde partie du dossier. On n’y manquera pas l’excellente analyse de Jacques Villemain qui résume le propos de son livre Vendée 1793-1793. Rappelant à plusieurs reprises que ce point de droit n’est pas de la compétence des historiens, le juriste n’a pas été contredit à ce jour, après la publication de son ouvrage qui fait date désormais sur cette question sensible.

On peut juste regretter qu’il manque un chapitre, LE chapitre essentiel dans cette histoire, celui des Colonnes infernales, qui expliquerait au lecteur néophyte l’enchaînement des faits, le rôle de Turreau, la marche de ses troupes et leurs principaux commandants, les lieux des massacres (qui ne se limitent pas aux Lucs-sur-Boulogne, loin s’en faut !), jusqu’à l’échec de cette campagne de 1794.

C’est en effet sur cette effroyable répression que s’est fondée l’identité vendéenne. Certes les Colonnes infernales sont évoquées çà et là, en toile de fond, mais une synthèse reposant sur des faits avérés (ils sont nombreux et parfaitement documentés par les archives, sans qu’il soit besoin de recourir au spectaculaire, surtout lorsqu’il est fantaisiste) aurait aidéà mieux appréhender la question du génocide vendéen.

On se consolera de cette lacune et de quelques inexactitudes historiques, en lisant le remarquable article intituléLa machine à tuer, dans lequel Patrice Gueniffey décrit l’escalade de la violence, qui s’emballe dès les prémices de la Révolution, et les mécanismes de la surenchère entre les factions qui précipitent inexorablement le cours des événements vers la Terreur.

Signalons enfin l’article que Pascal Cyr, spécialiste de l’histoire napoléonienne, consacre au soulèvement de 1815. Il est rare de trouver, dans ce genre de publication, un texte aussi intelligent que concis pour expliquer le déroulement et les enjeux de cette avant-dernière Guerre de Vendée.

Histoire Magazine n°5, juin-juillet-août 2019, 98 pages, 8,90 €
  

Visite de Noirmoutier, « un Colisée vendéen en 1794 »

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De Barbâtre à la Croix du Magnificat, de la place d’armes à la Chapelle des Martyrs, les hauts lieux des Guerres de Vendée ont jalonné, samedi dernier, le parcours du Souvenir Vendéenà Noirmoutier. Cette visite riche en découvertes a été marquée par l’inauguration d’une nouvelle plaque expliquant les événements de 1794, placée sur l’un des sites les plus fréquentés de l’île. 

Souvenir Vendeen 38Allocution d'Olivier du Boucheron, président du Souvenir Vendéen,
à l'inauguration de la nouvelle plaque pédagogique
  

L’île de Noirmoutier a constitué dès les débuts du soulèvement de 1793 un enjeu stratégique entre les insurgés et les républicains. Conquise par les Maraîchins commandés par Guerry de La Fortinière les 16 et 17 mars (son récit – rarissime – a été publié dans la Revue du Souvenir Vendéenn°276 et n°277), elle fut reprise par le général Beysser le 29 avril suivant. Après une vaine tentative fin septembre, Charette parvint à s’en emparer le 12 octobre, cinq jours avant la bataille de Cholet qui signa la chute de toute la Vendée aux mains des Bleus. Ces derniers ne pouvant supporter l’existence de ce dernier réduit des « brigands », ils l’assiégèrent par terre et par mer, avant de lancer une offensive générale dans la nuit du 2 au 3 janvier 1794.

Cette invasion fut marquée par de violents combats au sud de l’île et par des massacres contre les habitants de Barbâtre, en représailles du soutien qu’ils apportèrent à l’insurrection. Plusieurs charniers mis au jour en différents points de la commune au XXe siècle témoignent de l’ampleur des exécutions.

Souvenir Vendeen 8La tombe de Barbâtre
  

La tombe en mémoire des habitants de Barbâtre tués en 1794

L’un de ces charniers, exhumé aux Onchères au cours de l’hiver 1977-1978, révéla trois corps dont celui d’une femme ; ses cheveux étaient encore visibles et un chapelet enserré dans ses mains jointes portait des morceaux de peau (le chapelet est exposé au musée du château de Noirmoutier ; un article de Simone Loidreau a détaillé cette fouille dans la Revue du Souvenir Vendéen n°125, Noël 1978). Ces ossements, transférés au vieux cimetière de Barbâtre, reposent depuis lors dans un carré portant une plaque posée en souvenir de tous les habitants massacrés en haine de la foi.

Cette sépulture, devenue le mémorial de l’une des principales paroisses martyres de la Vendée militaire, a été la première étape de cette journée d’hommage aux victimes de la Terreur sur l’île de Noirmoutier. Après l’évocation historique des combats de 1793-1794, le maire de Barbâtre, M. Louis Gibier, a pris la parole pour souligner son attachement à ce patrimoine historique, lui qui a été témoin de la découverte des fosses aux Onchères ; la tombe a d’ailleurs été restaurée par sa commune. Olivier du Boucheron, président du Souvenir Vendéen, l’en a vivement remercié.

Souvenir Vendeen 2La plaque sur la tombe de Barbâtre
  

La Croix du Magnificat

La deuxième étape de la journée nous a menés au nord de l’île, à la Croix du Magnificat. Caché dans l’ombre des pins, derrière un grillage, le monument porte une plaque du Souvenir Vendéen et des Amis de Noirmoutier, inaugurée le 20 juin 1976. Elle fut posée en mémoire de deux groupes de fusillés : d’une part, les 1.500 prisonniers vendéens (des combattants, mais aussi une majorité de réfugiés) capturés dès la reprise de l’île par les républicains le 3 janvier 1794. Parqués dans l’église Saint-Philbert, puis conduits au lieu-dit de Banzeau, ils furent fusillés à la chaîne par groupes de 60 personnes. La marée n’ayant pu emporter tous ces corps, la municipalité se plaignit, le 16 janvier, de l’odeur pestilentielle et des risques d’épidémies. Des fossoyeurs furent par conséquent chargés d’évacuer les cadavres pour les enfouir dans les dunes de la Clère où ils gisent encore aujourd’hui.

Le second groupe comprend 22 personnes, surtout des femmes, qui étaient détenues au château. Liées deux à deux, elles marchèrent jusqu’à la Clère en chantant le Magnificat, cantique de la Vierge Marie qui donna son nom à la croix. Arrivées au lieu de leur supplice, elles furent placées devant deux fosses, fusillées et achevées à coups de pelle et de crosse de fusil. Cette dernière exécution eut lieu le 3 août 1794, plusieurs jours après la chute de Robespierre.

Souvenir Vendeen 11La plaque de la Croix du Magnificat
  

Nous avons ensuite gagné la plage, à quelques pas de là, pour écouter Michel Vrignaud nous raconter, avec la passion qu’on lui connaît, le naufrage de la frégate La Nymphe, le 30 décembre 1793. Cet épisode, que ce spécialiste d’archéologie sous-marine a décrit en détail dans la Revue du Souvenir Vendéenn°283 (été 2018), fut l’unique victoire navale des Vendéens. Elle n’empêcha pas cependant l’assaut des républicains quelques jours plus tard.

Souvenir Vendeen 19Sur la plage de la Clère, évocation du naufrage de La Nymphe
  

Autour du château de Noirmoutier

Après notre déjeuner à L’Herbaudière, avec vue sur le port, nous avons rejoint la vieille ville de Noirmoutier pour les visites de l’après-midi. Plusieurs évocations historiques ont permis de présenter les principaux édifices qui furent le cadre des événements de 1793-1794, comme le château, l’église Saint-Philbert, et bien sûr la place d’armes, théâtre de l’exécution des prisonniers les plus éminents : des prêtres réfractaires, des officiers vendéens et leurs chefs, le généralissime d’Elbée, son ami Pierre-Prosper de Boisy, et son beau-frère Pierre Duhoux d’Hauterive.

Deux belles demeures situées de part et d’autre de la place d’armes ont complété ce panorama : l’hôtel Jacobsen, qui accueillit Charette et d’Elbée, porte l’une des plus anciennes plaques du Souvenir Vendéen, posée en 1933 ; de l’autre côté, l’hôtel Lebreton des Grapillières, du nom d’un notable noirmoutrin acquis à la Révolution et qui héberga la première commission militaire, est devenu par une ironie de l’histoire « l’hôtel d’Elbée ».

Souvenir Vendeen 27La plaque du Souvenir Vendéen sur l'hôtel Jacobsen
  

« Noirmoutier, un Colisée vendéen en 1794 »

Longeant le quai, nous nous sommes rendus ensuite à l’entrée de la jetée Jacobsen, devant le pupitre sur lequel a été fixée notre nouvelle plaque pédagogique intitulée : « Noirmoutier, un Colisée vendéen en 1794 ». Idéalement placé devant la Chapelle des Martyrs et sur cette chaussée fréquentée par les promeneurs et les touristes, ce panneau explicatif très illustré a été inauguré par l’abbé Grégoire Cieutat, curé de la paroisse, Noël Faucher, maire de la commune, et Olivier du Boucheron, président de l’association.

Souvenir Vendeen 41La nouvelle plaque sur la jetée Jacobsen
  

La Chapelle des Martyrs

À l’issue de la cérémonie, chacun a pu visiter la chapelle Notre-Dame de Pitié, aussi appelée « Chapelle des Martyrs », qui commémore les exécutions de prisonniers vendéens à cet endroit à l’écart de la ville, en janvier 1794. La grande croix de granit, dite « Croix du Massacre », fut érigée en 1902 par l’abbé Jaud, curé de la paroisse. La chapelle fut quant à elle construite par l’abbé Joseph Raimond et consacrée en 1950. Parmi les souvenirs qu’elle abrite se trouve des ossements trouvés dans les fondations du bâtiment et rassemblés dans une vitrine murale.

Souvenir Vendeen 56La Chapelle des Martyrs et la Croix du Massacre
  

La journée s’est conclue par une messe célébrée en l’église Saint-Philbert. Rappelons qu’une plaque a été posée en 2014 à l’entrée des fonts baptismaux, par la paroisse, le Souvenir Vendéen et les Amis de Noirmoutier, en mémoire des prisonniers vendéens fusillés en masse sur la grève de Banzeau, puis inhumés à la Clère.

Après le verre de l’amitié servi dans la salle paroissiale, nous sommes repartis vers le continent dans le grand car à impériale des Voyages Bourmaud de Rocheservière. Ce moyen de transport aura été bien utile, au vu du nombre important de participants, pour éviter les difficultés liées aux déplacements et au stationnement. Remercions les organisateurs de cette belle journée de mémoire sur cette île qui concentre tant de souvenirs des Guerres de Vendée !
  

D'autres photos ont été publiées sur cet album.
  

Un dimanche thématique sur la Guerre de Vendée

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Dans le cadre de ses « Dimanches thématiques », l’Historial de la Vendée propose un « Focus sur la Guerre de Vendée » le 7 juillet 2019. Cette animation comprend une balade contée dans le parc et une visite adaptée au public sourd et malentendant.

Historial de la Vendee  

« Si la Guerre de Vendée m’était contée »

Une balade à la découverte de la Guerre de Vendée vous est proposée dans le parc de l’Historial.

  • Horaires : 14h30 et 16h30
  • Durée : 1h15
  • Public : à partir de 10 ans

La Guerre de Vendée commentée en langue des signes

Cette visite, adaptée au public sourd et malentendant, est proposée en LSF (Langue des Signes Française).

  • Horaire : 14h00
  • Durée : 1h00

Renseignements et réservations au 02.28.85.77.77 ou historial@vendee.fr
Tarifs : droits d'entrée au musée (consulter les tarifs)
    

À l’été 1799, le général Travot se déguise en Chouan

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Il y a 220 ans, le général Travot a fort à faire en Vendée pour traquer les bandes armées qui alarment les patriotes. Il les combat pied à pied à travers le Bocage et n’hésite pas à donner de sa personne en se déguisant en « Chouan » pour obtenir des renseignements.

AD 85« Le général Travot… s'étant habillé en chouan… »
A.D. 85, AN F7 3695/1-62, vues 18

  

Le mot « Chouans » emprunté aux insurgés du nord de la Loire est désormais utilisé par les républicains, en 1799, pour désigner les rebelles vendéens. Des bandes armées se montrent menaçantes en effet tout au long de l’été, particulièrement dans le Haut-Bocage et le nord-ouest des Deux-Sèvres.

Le 30 juillet 1799 par exemple, 60 à 80 de ces « Chouans » se sont portés sur la commune de La Bruffière (« la plus mauvaise peut-être de ce département » lit-on dans une lettre du commissaire du Directoire exécutif près l’administration de la Vendée) et y ont tué cinq volontaires de la 19e demi-brigade. En représailles, 27 individus, parents d’émigrés ou nobles, ont été arrêtés et conduits à Fontenay.

Le général Travot (1) est à la manœuvre pour contenir tout risque d’une nouvelle insurrection. Dans les jours qui suivent l’affaire de La Bruffière, il a ainsi mis en déroute une bande de ces « Chouans » au village de la Châtaigneraie, commune de La Gaubretière, et en a tué cinq. On en signale d’autres encore, qui se sont attaqués aux patriotes de Saint-Amand-sur-Sèvre, de Moulins et de Mallièvre.

Le commissaire du Directoire exécutif cité plus haut s’inquiète : « Il est douloureux sous plus d’un rapport de voir une poignée de chouans commettre tant de crimes sans que les habitants se mettent en devoir de les exterminer, ce qui leur serait facile s’ils étaient animés d’un meilleur esprit. Je crains toujours une nouvelle guerre aussitôt que la récolte sera faite…»

Il ajoute – détail surprenant – que Travot se déguise lui-même en « Chouan » pour obtenir des renseignements : « Le général Travot nous donne aujourd’hui, par sa lettre du 18 (2), cette certitude. Il tient ce fait, s’étant habillé en chouan peu marquant (3), d’un nommé Grellier Concise (4), désigné comme otage dans l’arrêté déjà présenté, qui lui a assuré qu’ils n’attendaient tous que le moment favorable pour se soulever… » (5)
  


Notes :

  1. Jean-Pierre Travot (1767-1836), vainqueur de Charette en mars 1796, est resté en Vendée jusqu’en 1802. Il y reviendra combattre un nouveau soulèvement en 1815.
  2. Soit le 5 août 1799.
  3. Peu reconnaissable ?
  4. De la famille des Grelier de Concise, de Chambretaud. Peut-être s’agit-il de Frédéric-Louis-Charles (1781-1860), dont le père fut fusilléà Vannes le 2 août 1795, après l’affaire de Quiberon, et dont la sœur Suzanne fut noyée à Nantes en 1793.
  5. Lettre du commissaire du Directoire exécutif près l’administration de la Vendée, au ministre de la Guerre, 22 thermidor an 7 (9 août 1799), Archives de la Vendée, Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense, AN F7 3695/1-62, vues 17-18/18.
      

« Pour Dieu et la Roi », trois nouvelles biographies en russe

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Dans la collection des héros de la Vendée et de la Chouannerie qu’il propose sous forme de livres numériques en langue russe, Vitaly Šurygin a ajouté trois nouvelles biographies : Joseph de Puisaye, Louis Sortant et Renée Bordereau. 

Pour Dieu et le Roi

Joseph de Puisaye (1755-1827) est bien connu pour son rôle central, et parfois contesté, dans la Chouanerie, notamment dans l’expédition de Quiberon en juin-juillet 1795. 

Renée Bordereau (1770-1828) reste l’une des femmes les plus célèbres dans l’histoire des Guerres de Vendée. Dissimulée sous un habit d’homme, celle qu’on surnommait « L’Angevin » fit preuve d’une intrépidité dans les combats et d’un acharnement constant dans sa lutte contre les républicains. 

Moins connu que les deux précédents, Louis-Stanislas Sortant (1777-1840) entra en guerre à l’âge de 16 ans et n’avait toujours pas déposé les armes lors du soulèvement de 1832. On surnomma ce gars des Mauges : « le dernier des Chouans ». 

Ces biographies sont disponibles sur le site russe ridero.ru :

Les documents intégraux sont tous disponibles sur Amazon au format Kindle : 


14 juillet 2019 : Hommage à Jacques Cathelineau et à son fils

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La commémoration de la mort de Jacques Cathelineau, premier généralissime de la Grande Armée catholique et royale, aura lieu le dimanche 14 juillet prochain à Saint-Florent-le-Vieil. Cette manifestation organisée par le Souvenir Vendéen est, bien entendu, ouverte à tous.

CathelineauLe tombeau de Jacques Cathelineau et de son fils Jacques-Joseph
dans la chapelle Saint-Charles, à Saint-Florent-le-Vieil

  

Le programme sera le suivant :

  • À partir de 14h40 : Accueil à la chapelle Saint-Charles où se trouve le tombeau de Jacques Cathelineau et de son fils Jacques-Joseph ; un fléchage sera mis en place à partir de la rue de l’Europe (rue en direction du Mesnil et de de Montjean-sur-Loire) ;
  • 15h00 : Nous recevrons Mme Marion Fourchy, descendante de Cathelineau ; il y a quelques années, elle a présenté en Sorbonne un mémoire sur Jacques-Joseph de Cathelineau, fils du généralissime, mémoire réalisé sous la direction du grand historien Jean Tulard. Elle a accepté de nous parler de cet homme de bien et d’honneur que nous rappellerons plus particulièrement cette année ; elle pourra répondre aux questions à l’issue de son exposé.
  • 16h00 : Dépôt d’une gerbe sur le tombeau des deux Cathelineau et moment de recueillement ;
  • Vers 16h15 : Départ en voiture pour la « ferme des Coteaux » dans le haut de Saint-Florent-le-Vieil (parking à côté du cimetière et non dans la cour de la ferme) des indications sur l’itinéraire seront données ;
  • 16h30 : Accueil par l’association du musée de Saint-Florent-le-Vieil qui présentera une exposition consacrée à une artiste peintre florentaise, Marie Sourice, et aux deux généraux angevins enterrés à Saint-Florent-le-Vieil : Bonchamps et Cathelineau ;
  • 16h45 : Un goûter (boissons fraîches et gâteaux) sera offert sur place par le Souvenir Vendéenà tous ceux qui seront présents. Valéry Dubillot sera à la disposition de ceux qui voudraient aller découvrir les tombes vendéennes au cimetière : Jeanne Bussonnière (Sœur Jean-Baptiste, l’infirmière qui soigna Cathelineau), Léonard-François Oger (le médecin qui soigna Cathelineau et Bonchamps), Louis Lecoq de La Poltrie (un de ceux qui ont participé au soulèvement de Saint-Florent, il deviendra capitaine et commissaire aux vivres), Louis Lebrun (jeune soldat vendéen de 16 ans en 1793, engagé dans la cavalerie de Bonchamps alors qu’il n’avait pas de cheval, mais il investit ses économies pour en acheter un). 
  • La manifestation se terminera vers 17h30.

Nous vous remercions d’avance de bien vouloir contacter vos parents et amis qui pourraient s’associer à cette commémoration. Les enfants y sont particulièrement les bienvenus pour découvrir l’histoire de Saint-Florent-le-Vieil… et avoir un goûter !
  

Cathelineau  

Le général vendéen Charette était-il blond ?

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Dans la plupart des portraits qu’on lui connaît, Charette arbore une chevelure brune, en partie couverte d’un grand mouchoir « à la créole ». Le témoignage d’une jeune Sablaise, prisonnière des Vendéens à l’été 1795, laisse entendre cependant que le général vendéen était blond.

Charette de La ContrieFrançois Athanase Charette de La Contrie, par Paulin Guérin
(Musée d'Art et d'Histoire de Cholet)
  

Le 27 juin 1795, deux divisions de Charette, celle des Sables commandée par son frère aîné Louis-Marin et celle du Pays de Retz commandée par Louis Guérin, attaquèrent un convoi de vivres que la place des Sables envoyait au camp républicain de Palluau. L’affaire eut lieu entre La Mothe-Achard et Aizenay, aux Moulières, commune de Saint-Georges-de-Pointindoux.

Elle tourna à l’avantage des Vendéens, malgré le désordre lié au pillage, mais aussi à l’apparition de l’escorte du représentant Gaudin qu’on prit pour un renfort de cavalerie ennemie, alors qu’elle fît demi-tour à grande allure. « Ce (…) fut un grand chagrin pour nous quand nous sûmes quelle prise venait de nous échapper », rapporte Lucas de La Championnière dans ses Mémoires (1).

Une jeune Sablaise parmi près de 300 prisonniers

Outre un grand nombre de voitures avec leurs attelages, des chevaux de selle, des armes, des munitions, et tout un chargement de pain, les deux chefs divisionnaires de Charette s’emparèrent de près de 300 prisonniers qu’ils conduisirent par Beaulieu et Venansault jusqu’au quartier général de Belleville.

Parmi eux se trouvait « une jeune Sablaise, sardinière de son état et vivandière par occasion, nommée Élisabeth Guillet » (2). Son histoire nous est parvenue grâce à la déposition qu’elle fit le 29 juin 1795 devant le conseil général de la commune des Sables (3).

Rencontre avec Charette, « un homme assez grand et blond »

En voici la retranscription : « Pendant la séance est entrée la citoyenne Élisabeth Guillet habitante de cette commune, laquelle a dit qu’en se rendant le neuf du mois (4) à Palluau avec l’escorte, pour porter aux militaires des subsistances, elle aurait comme tout le reste du convoi été arrêtée à la hauteur des Moulières ; qu’elle n’aurait échappéà la mort que parce qu’elle avait été reconnue par un chef des brigands nommé Jouvain, ancien grenadier au quatrième bataillon de la Charente ; qu’elle aurait été conduite à la Nicolière (5) et de làà Venenceau (Venansault) ; que c’était le frère de Charette qui commandait la troupe des brigands ; qu’il lui avait dit avoir avec lui 8.000 hommes ; que ledit frère de Charette voulait la faire tuer, mais que Jouvain s’y était opposé et avait répondu d’elle. »

On apprend ensuire « qu’elle avait été conduite à Belleville où on l’avait menée devant un homme assez grand et blond qu’on lui avait dit s’appeler le général Charette ; qu’il était blesséà la joue gauche d’un coup de sabre ; que le même Charette que les brigands appelaient leur Roy (souligné dans le texte) lui avait donné une permission pour revenir aux Sables et leur porter de la sardine, laquelle permission la répondante a remis entre les mains du c.(itoyen) Reboul, commandant du 4e bataillon de la Charente ».

AExtrait de la déposition d'Élisabeth Guillet, A.D. 85, SHD B 5/11-69
  

La guerre du renseignement

Plusieurs questions portaient sur les ressources dont disposaient les républicains : « Charette lui avait demandé combien il y avait de troupes aux Sables ; elle aurait dit qu’il y avait 2.000 hommes… »

Élisabeth ajoute « que Charette qu’on appelle le Roy, son frère, Bonin (6), et Guérin, autres généraux brigands, l’avaient chargée de dire à la municipalité des Sables que si on ne leur rendait pas leur général Allard (7), les autres hommes et les chevaux qu’on leur avait pris, ils ne feraient point de prisonniers et tueraient tous les hommes qu’ils nous prendraient… »

La jeune Sablaise achève sa déposition en indiquant « que les brigands étaient fort mal armés et que beaucoup n’avaient que des piques et des fourches, qu’on lui avait dit que Nantes était pris, que les Chouans et Stofflet s’étaient rendus maîtres de la ville, que Stofflet avaient donné une déroute aux Bleus proche des quatre chemins (8) ».

Nantes restait pourtant aux mains des républicains et si une déroute avait en effet été donnée aux Bleus, elle n’était pas du fait de Stofflet, mais bien de celui de Charette qui venait de s’emparer du camp des Essarts, le 25 juin précédent. Cette attaque marqua la reprise de la guerre après une trêve de quatre mois.
  


Notes :

  1. P.-S. Lucas de La Championnière, Mémoires sur la guerre de Vendée, réédition Pays et Terroirs, 1994, p. 117.
  2. R. Bittard des Portes, Charette et la guerre de Vendée, 1902, réédition Pays et Terroirs, 1994, p. 466.
  3. Archives de la Vendée, Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense, SHD B 5/11-69, 29 juin, vues 5-6/6.
  4. Le 9 messidor an III, soit le 27 juin 1795.
  5. Entre Beaulieu-sous-la-Roche et Venansault.
  6. De Venansault.
  7. Ancien aide de camp de La Rochejaquelein, passéà l’armée de Charette, Henry-Marie Allard commandait la division dite des Sables. Il avait été capturé quelques jours auparavant.
  8. Les Quatre-Chemins-de-l’Oie.
      

Une étude sur les massacres du Mans en 1793

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Historien de formation et archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), Ludovic Schmitt a réalisé en 2011 une étude historique en accompagnement des fouilles archéologiques concernant les charniers vendéens du Mans. Ce travail a étéédité par la Société historique et archéologique du Maine.

1793 la debacle vendeenne   
Marquée par des combats limités mais intenses, suivis d’une répression aussi massive qu’impitoyable, la déroute du Mans des 12 et 13 décembre 1793 sonne le glas de l’Armée catholique et royale et annonce la fin de la première guerre de Vendée. Entraînée dans une longue errance outre-Loire depuis la défaite de Cholet, l’armée vendéenne ne sera plus désormais en capacité de battre ses poursuivants et sera entièrement défaite le 23 décembre à Savenay.

Basé sur des archives de première main, inédites ou questionnées à frais nouveaux, ce petit livre, dense et émaillé de nombreuses citations, établit précisément la localisation et la chronologie des événements, les causes de mortalité et l’identité des victimes, ainsi que le rôle des différents acteurs, politiques, militaires et civils. L’auteur interroge également la violence faite aux vaincus à l’aune de l’historiographie et révèle certains mythes vivaces, comme ceux relatifs au bilan humain et à l’implication des populations du Maine dans les massacres.

Ludovic Schmitt est titulaire d’un D.E.A. d’Histoire et d’un D.E.S.S. de Valorisation du patrimoine. Chargé de recherches à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), il a mené l’étude d’archives dans le cadre de l’opération de fouille des « charniers vendéens » du Mans découverts aux Quinconces des Jacobins en 2009. Il nous livre aujourd’hui ses analyses, renouvelées et enrichies notamment par des considérations sur le contexte socio-économique local, les sensibilités politiques mancelles et les luttes de pouvoir au sein du camp révolutionnaire.

Ludovic Schmitt, 1793, la débâcle vendéenne, Le Mans 12-13 décembre, combats et répressions, Éditions de la Société historique et archéologique du Maine, 102 pages, 15 €

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Chouannerie et Contre-Révolution autour d’Ernée et Gorron

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Pour sa journée du 14 juillet, le Souvenir de la Chouannerie du Maine propose un parcours sur le thème de la « Chouannerie et Contre-Révolution dans les cantons d’Ernée et de Gorron », sous la conduite de Corentin Poirier-Montaigu, historien.

Chapelle Notre-Dame de CharneLa chapelle Notre-Dame de Charné, à Ernée (source : Wikipédia commons)
  

En voici le programme :

  • 9h30 : Église de Mégaudais, RN 12 à 4 kms d'Ernée direction Fougères.
    – Messe traditionnelle célébrée par M. l’abbé Roch Perrel à la mémoire des victimes de la Révolution, en particulier des Bienheureuses Françoise Tréhet et Jeanne Véron, Soeurs de Saint-Pierre-des-Landes.
    – Commentaire sur l’église et ses prêtres durant la Révolution, évocation du passage de la Virée de Galerne, de la mort du marquis de Lescure et de Cardinal-Ruffo.
  • 11h00 : Ernée
    – Place de l’Hôtel-de-Ville : Évocation des victimes sur le lieu où se tenait la guillotine.
    – Hôtel de La Messuzière : Visite commentée et évocation de Madame de La Messuzière et de ses filles.
    – Chapelle Notre-Dame de Charné : visite commentée avec rappel de l’histoire de la chapelle sous la Révolution. Évocation d’Anne Vauloup et dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe.

  • 13h00 : Déjeuner au restaurant Les Petits Plats du Four, 1, rue de Bretagne àSaint-Denis-de-Gastines ou possibilité de pique-nique.

  • 15h00 : Hercé, château du Bailleul (entre Hercé et Gorron)
    – Rappel des troubles révolutionnaires et évocation de Françoise-Marie et Victoire-Anne-Félicité du Bailleul, de l’abbé René-François Garnier, curé réfractaire de Hercé et de son frère l’abbé Jean-Jacques Garnier.
    – Anecdote sur Honoré de Balzac lors de l’écriture des Chouans.
  • 16h30 : Saint-Aubin-Fosse-Louvain
    – Évocation de l’abbé Jacques-René Gravelle, curé réfractaire, de l’abbé François Perrier, curé réfractaire de Colombiers, et du Vengeur.
  • 17h15 : Église de Vieuvy
    – Évocation de l’abbé Jacques-Pierre Fleury, curé réfractaire.
    – Inauguration et bénédiction de la plaque à sa mémoire.
  • 18h00 : Rafraîchissements offerts par Monsieur le Maire de Vieuvy.

Bon d'inscription à télécharger (PDF) : ASCM_14_juillet_2019
   

ASCM 14 juillet 2019 

« Les après-midi de Louis XVI », un autre visage du roi

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Les Éditions L’Harmattan ont réédité au mois de mai un ouvrage de Jean-Dominique Bourzat paru en 2008, Les après-midi de Louis XVI, qui met l’accent sur la passion du roi pour la géographie, les sciences et les arts, loin de la caricature héritée de la Révolution.

Les apres-midi de Louis XVIL'histoire porte sur Louis XVI un jugement qui reste très souvent négatif, véhiculant la légende d'un roi indécis et incapable, fuyant ses responsabilités au profit d'activités manuelles jugées indignes d'un monarque. Ces a priori ont occulté le fait que, loin d'être le benêt de la caricature, Louis XVI possédait une éducation et une culture étonnantes.

Passionné de géographie, le roi a été l'instigateur de l'expédition maritime de La Pérouse. Les après-midi de Louis XVI nous révèlent un autre visage du roi, à la lumière de ses activités scientifiques et artistiques, mais aussi humaines et sociales.

« S’il n’avait eu le malheur d’être roi, Louis XVI aurait pu être un brillant scientifique », telle est la thèse de cet essai de Jean-Dominique Bourzat.
  

Jean-Dominique Bourzat, Les après-midi de Louis XVI, Éditions L’Harmattan, mai 2019, 296 pages, 31 €
  

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